- Une jeune femme découvre son père et sa famille qu’elle n’a jamais connue.
- « L’Origine du mal » entraîne Laure Calamy dans un enfer diaboliquement conçu par Sébastien Marnier.
- Ce suspense bien mené est un régal pour les nombreuses surprises qu’il réserve.
Sébastien Marnier signe un petit thriller familial de derrière les fagots avec L’Origine du mal. Le réalisateur d’Irréprochable avec Marina Foïs et de L’Heure de la sortie avec Laurent Lafitte s’y entend quand il s’agit de bâtir un suspense corsé autour d’une famille dysfonctionnelle. Laure Calamy, jeune femme désargentée, y découvre un père qu’elle n’avait jamais connu (Jacques Weber) ainsi que sa femme (Dominique Blanc, géniale) et sa fille (Doria Tillier) qui l’accueillent avec un enthousiasme modéré.
« Je me suis inspiré de ma propre mère qui a retrouvé son père biologique alors qu’elle était adulte, explique le réalisateur à 20 Minutes. Mais cette famille de fous n’est pas la mienne. » Dans une villa somptueuse, les jeux de pouvoirs s’organisent autour d’un patriarche affaibli et d’un héritage conséquent. La bonne fée Claude Chabrol s’est penchée sur une bourgeoisie délétère que Sébastien Marnier s’amuse à confronter à sa cupidité. « Mon univers est plus queer et baroque que celui de Chabrol », précise-t-il.
A la fois sombre et coloré
Des décors somptueux servent d’écrin à des affrontements acides et réjouissants sur fond de lutte des classes. Chaque révélation fait mouche autour de drôles de dames qui portent une intrigue diabolique. « On est volontairement dans la farce et le théâtre. Le cinéma coréen et ses changements de ton m’ont beaucoup influencé », insiste le cinéaste. Rire, angoisse et même peur (Dominique Blanc est vraiment flippante) se succèdent pour un film jouissif où tous les protagonistes en prennent pour leur particule. « Mes personnages sont à la fois touchants et monstrueux, à l’image du film, je les voulais sombres et colorés » insiste Sébastien Marnier.
Mais quelle est la force terrible qui engloutit les héros ? « Quand j’ai commencé à écrire le scénario, je pensais que c’est la famille, puis je me suis dit que c’est l’argent, puis le patriarcat, raconte le réalisateur. J’ai fini par en conclure que, si toutes ces raisons étaient valables, l’origine du mal dans cette famille est le mensonge. » Ce sont les secrets qui pourrissent la vie des protagonistes que Sébastien Marnier prend un malin plaisir à révéler progressivement pour le plus grand bonheur du spectateur.
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