Scoliose, le mal du siècle ?

Cette déviation de la colonne vertébrale, liée à une rotation des vertèbres, survient surtout durant l’enfance ou l’adolescence, mais elle peut aussi se déclarer à l’âge adulte. Les filles sont huit fois plus touchées que les garçons.

Huit Français sur dix souffrent ou souffriront un jour de mal de dos, soit trois fois plus qu’il y a 30 ans. En cause : le mode de vie moderne qui nous incite à rester assis du matin au soir. Cette sédentarité croissante est une calamité car « elle engendre des positions anatomiques incorrectes auxquelles le corps n’est pas adapté », constate Christophe Carrio, diplômé de l’Académie américaine de médecine sportive et auteur de Un corps sans douleur (Éd. Thierry Souccar).

Pour maintenir son équilibre, l’organisme met en place des mécanismes de compensation. D’où des déviations de la colonne qui font souffrir. On parle alors souvent de scoliose car le rachis a perdu sa belle symétrie, mais c’est un tort !

Ne pas confondre scoliose et attitude scoliotique

La scoliose est une déformation permanente en 3D de la colonne vertébrale, d’au moins 10% avec rotation des vertèbres qui déplace les côtes et crée une bosse en haut du dos. Son origine est en partie génétique. Les cartables trop lourds et les mauvaises postures n’y sont absolument pour rien, contrairement aux idées reçues. 2 à 3% des adolescentes en sont atteints, sans souffrir davantage du dos que leurs camarades.

Une vraie scoliose peut aussi apparaître après 50 ans suite à l’usure de la colonne vertébrale. Les femmes sont plus sujettes que les hommes à ces scolioses tardives – en augmentation avec le vieillissement de la population – qui provoquent des lombalgies sévères. Mais chez l’enfant et le jeune adulte, elles ne semblent pas plus nombreuses qu’auparavant.

Lorsque la colonne ne s’incline que latéralement, il ne s’agit pas d’une vraie scoliose mais d’une attitude scoliotique. Ces troubles sont quant à eux plus nombreux qu’autrefois en raison du manque d’activité physique, du surpoids, du manque de sommeil et des mauvaises positions quotidiennes. À l’inverse de la vraie scoliose, ce désordre postural peut se soigner par la rééducation ou le port de semelles orthopédiques, en cas d’inégalité de longueur entre les jambes par exemple.

Principal objectif : stopper son évolution

« Une véritable scoliose nécessite une surveillance rapprochée pour évaluer son évolution et éviter son aggravation », explique le Dr Laurence Mainard-Simard, radiologue au CHU de Nancy. Si elle s’avère stable et de sévérité modérée, aucun traitement n’est nécessaire.

Mais si la déformation empire, le port d’un corset rigide s’impose, surtout chez les adolescents dont la croissance n’est pas achevée. Il n’a pas de fonction correctrice mais évite que la déformation s’amplifie. Ce traitement est contraignant dans la mesure où le corset doit être porté longtemps pour être efficace.

Selon une étude américaine de l’université de l’Iowa, publiée dans le New England Journal of Medecine, il faut le porter au moins 12 heures par jour pour stabiliser la scoliose et éviter la chirurgie dans 75% des cas les plus sévères.

Chez les adultes, le corset orthopédique permet surtout de réduire les douleurs en maintenant la colonne dans une position adéquate. Si le déséquilibre s’accroît avec l’âge, des compression d’organes ou des difficultés respiratoires sont à craindre, sans compter l’inesthétique de la silhouette due à l’affaissement du tronc. La chirurgie doit alors être envisagée, mais seulement en dernier recours.

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