Le 20 novembre, c’était la Journée mondiale de l’herpès. Petit quiz pour affûter vos connaissances.
Le chiffre : 90% d’entre nous auraient déjà été infectés par le virus de l’herpès labial.
L’herpès labial n’apparaît que sur les lèvres.
Faux : Le virus pénètre dans la peau à différents endroits : classiquement, il survient sur les lèvres, mais peut aussi fleurir au niveau du nez, des joues, à l’intérieur de la bouche, et même au niveau des yeux (localisation très dangereuse, car le virus touche la cornée). Le corps (doigts, tronc…) est également susceptible d’être touché. Par ailleurs, il existe deux formes d’herpès simplex : le virus HSV1, responsable de l’herpès labial et le HSV2, à l’origine de l’herpès génital. Cependant, le premier est tout à fait capable de provoquer des lésions génitales. Et inversement. L’herpès étant très contagieux, il faut par exemple éviter les caresses bucco-génitales (fellation et cunnilingus) quand on est sujet à un bouton de fièvre. Rappelons que l’éclosion d’un bouton d’herpès est souvent précédée par des sensations de picotement, brûlure… Puis, survient un bouquet de petites vésicules remplies de liquide. Ces vésicules se rompent et forment de petites ulcérations, qui guérissent en quelques jours.
La primo-infection arrive la plupart du temps dans l’enfance
Vrai : Chez certains enfants, les signes seront plus sévères : la poussée est plus importante, ils peuvent présenter de la fièvre, un gonflement des ganglions, une sensation de malaise général… Les jeunes enfants ont en effet un système immunitaire immature, ce qui explique la sévérité des lésions et les signes associés. Par ailleurs, il existe une forme d’herpès très précoce, qui apparaît aux alentours de la naissance : c’est l’herpès néonatal. En cause, des lésions d’herpès génital chez la mère, qui contaminent le bébé lors de l’accouchement (possibilité de prendre des médicaments avant pour éviter de bloquer la poussée). Autre possibilité : le bébé est contaminé par une personne avec bouton de fièvre, qui l’embrasse. L’herpès néonatal est grave (cela peut aller jusqu’à une méningo-encéphalite). Heureusement, cette pathologie est très rare.
Après une première infection, le virus est en dormance dans l’organisme.
Vrai : D’abord, le virus pénètre dans l’épiderme et induit une réaction inflammatoire. Après la poussée, il migre le long d’un nerf. Il se met en repos au niveau du ganglion de ce nerf. Il est contrôlé par nos anticorps. Et dans certains contextes, il se réveille. C’est notamment le cas lors d’un stress émotionnel, d’un état fiévreux, juste avant les règles… Autre déclencheur : les expositions solaires (les UV brûlent localement et abaissent un peu l’immunité) et les abcès dentaires ainsi que les traumatismes dentaires.
Il existe aujourd’hui des médicaments permettant d’éradiquer le virus.
Faux : Des chercheurs y travaillent, mais pour l’heure, les seuls traitements dont on dispose sont des antiviraux (valaciclovir et aciclovir, sur ordonnance), qui bloquent la reproduction des virus en cours de multiplication, mais ne sont pas actifs sur les virus « dormants ». Les antiviraux agissent comme des leurres. Pour se développer, le virus a besoin d’adénosine triphosphate qu’il trouvera dans l’antiviral. Mais cette molécule est pour le virus une sorte de nourriture de mauvaise qualité. Elle le piège et le détruit. L’aciclovir est également disponible en crème (en vente libre en pharmacie). Il est également important de désinfecter les lésions, afi n d’éviter toute éventuelle surinfection. La forme locale est idéale en cas de petite poussée (un bouton de fi èvre). Idéalement, il faut appliquer le crème (5 fois par jour) dès les premiers picotements, avant la survenue des vésicules. En revanche, lors d’une forte poussée, on pourra associer crème et comprimés (2 comprimés par jour pendant 5 à 7 jours). Il est aussi possible de prendre des antiviraux lorsqu’on a des poussées récurrentes (plus de 6 poussées par an). Autre contexte : le traitement préventif (1 comprimé par jour pendant 5 jours) : par exemple, vous partez à la montagne et savez que vous faites des poussées lorsque vous vous exposez au soleil.
La grande famille des virus herpès
Dans cette famille, on trouve les deux herpès simplex (HSV 1 et HSV2) et le virus de la varicelle-zona. En font également partie, le virus d’EpsteinBarr, responsable de la mononucléose infectieuse ou maladie du baiser, ainsi que le cytomégalovirus, qui entraîne des infections le plus souvent bénignes (sauf pour les personnes immunodéprimées).
Contagion : les bons gestes
Vous avez un bouton de fièvre : adaptez les bons gestes pour ne pas contaminer les autres ! Ne partagez pas vos brosses à dents avec les membres de votre famille, ne buvez pas dans le même verre qu’eux. Évitez aussi les bisous et baisers fougueux. Sachez que vous serez contagieux jusqu’à guérison des lésions.
Merci au Dr Marc Perrussel, dermatologue hospitalier et vice-président du Syndicat national des dermatologues.
ÉGLANTINE GRIGIS
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