Arthrose, arthrite, polyarthrite rhumatoïde… Les rhumatismes concernent 20 millions de Français. Le point avec une kinésithérapeute.
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Rhumatismes : de quoi s’agit-il exactement ?
1 Français sur 3 (donc environ 20 millions de personnes) souffre ou a souffert de rhumatismes. Mais de quoi s’agit-il exactement ? « Le mot » rhumatismes » est un terme générique qui recouvre plus de 200 pathologies de différentes origines » explique Julia Lemétais, kinésithérapeute.
Les pathologies rhumatismales ont plusieurs points communs :
- Elles atteignent les articulations (le plus souvent : les genoux, les hanches et le bas du dos) mais aussi les muscles et les tendons qui entourent les articulations,
- Elles sont responsables d’une douleur plus ou moins intense, récurrente (c’est pourquoi on la décrit comme » chronique « ) et qui peut évoluer par poussées,
- Elles sont à l’origine d’une perte de mobilité, en lien avec la limitation de l’amplitude articulaire : il devient difficile de marcher, de monter un escalier, de courir, de se pencher en avant, de lever la jambe…
- Elles entraînent une déformation de la / des articulation(s) concernée(s) : ces dernières sont enflées, peuvent partir » en dedans » ou » en dehors » (par exemple : en cas de rhumatismes au niveau des doigts, ceux-ci se referment » en serres » ou se courbent vers l’extérieur), la personne atteinte peut se tasser (par exemple : lorsque le rhumatisme est localisé au niveau du dos)
- Elles ne se guérissent pas.
Arthrite, arthrose : quels sont les différents rhumatismes ?
Il existe deux catégories de rhumatismes : les rhumatismes inflammatoires et les rhumatismes non-inflammatoires. Parmi les rhumatismes inflammatoires, on peut citer :
- L’arthrite. Cette inflammation articulaire est responsable de douleurs au repos (en particulier : durant la nuit) qui s’atténuent avec l’activité physique.
- La polyarthrite rhumatoïde (PR). Il s’agit d’une maladie qui touche entre 0,3 % et 0,5 % de la population française. Chaque année, environ 7000 à 10 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France. Vers l’âge de 50 ans, la polyarthrite rhumatoïde est 3 à 4 fois plus fréquente chez la femme.
- La spondylarthrite ankylosante. Méconnue, cette maladie atteint 130 000 à 200 000 personnes en France (soit 0,2 % à 0,3 % de la population). Elle apparaît plutôt vers l’adolescence (jusqu’à l’âge de 30 ans) et atteint autant les femmes que les hommes.
- Le rhumatisme psoriasique. Surtout observé chez les personnes qui souffrent de psoriasis (une maladie dermatologique auto-immune), le rhumatisme psoriasique se rapproche de la polyarthrite rhumatoïde – il atteint toutefois plus fréquemment les articulations des mains.
Parmi les rhumatismes non-inflammatoires, on peut citer :
- L’arthrose. Cette maladie chronique atteint environ 9 millions de Français. L’atteinte articulaire s’observe principalement au niveau de la colonne vertébrale, des doigts, des genoux et des hanches. Les épaules, les coudes, les poignets et les chevilles sont plus rarement atteints.
- L’ostéoporose. Surtout féminine, cette pathologie du squelette apparaît généralement au moment de la ménopause chez la femme. Ainsi, environ 39 % des femmes âgées de 65 ans et plus souffrent d’ostéoporose en France.
- La goutte. La goutte est une arthropathie cristalline qui atteint 1 Français sur 100 environ. La maladie évolue par poussées et se manifeste (le plus souvent) par un gros orteil rouge et douloureux.
Rhumatismes : quels sont les meilleurs traitements ?
Rhumatismes : pourquoi aller chez le kinésithérapeute ? « À l’aide de massages spécifiques et de manipulations douces (et toujours en-dessous du seuil de la douleur !), le kinésithérapeute va réduire (voire supprimer) la douleur engendrée par les rhumatismes, mais aussi faire bouger l’articulation de façon à ce que le patient reprenne confiance dans son corps et ses capacités » explique Julia Lemétais.
En effet : l’aspect psychologique des rhumatismes est également à prendre en compte. » On sait qu’on va avoir mal si on marche, si on court, si on monte l’escalier… Résultat : on s’empêche de bouger, on perd confiance en soi et on peut développer une déprime en lien avec la maladie » souligne la kinésithérapeute. La méditation en pleine conscience, la sophrologie ou encore l’acupuncture peuvent aider à mieux gérer la douleur et à continuer à vivre malgré celle-ci.
Rhumatismes : l’activité physique est essentielle. Parce qu’elle favorise la vascularisation, c’est-à-dire la bonne circulation du sang et de la lymphe dans l’organisme, l’activité physique améliore la cicatrisation et limite l’aggravation du rhumatisme – qu’il soit inflammatoire ou non. Attention : il faut que l’activité soit adaptée, au risque de se faire mal !
Les sports recommandés par la kinésithérapeute sont : la natation, la marche nordique ou encore le yoga. » Choisissez un sport que vous appréciez, car ce qui compte, c’est la régularité, souligne Julia Lemétais. Le kinésithérapeute peut également vous proposer des exercices adaptés à votre situation, à faire à la maison « .
Rhumatismes : que faut-il éviter ? Côté activité physique, il est préférable d’éviter les sports d’impact qui peuvent accentuer la dégradation articulaire – boxe, running, corde à sauter, crossfit… » Côté alimentation, si vous souffrez de rhumatismes inflammatoires, évitez les aliments qui accentuent l’inflammation : le sucre (et surtout le sucre raffiné), la viande rouge (charcuterie…) et la farine blanche » ajoute la kinésithérapeute.
Merci à Julia Lemétais, kinésithérapeute et auteure de Automassages express (éd. Leduc.S).
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