Réveiller une maison de joaillerie disparue, comment ça marche ?

Ranimer les grands noms de la joaillerie d’antan pour les remettre au goût du jour, telle est l’obsession de Luximpact. Après Vever, le groupe s’attaque à une nouvelle aventure historique avec Oscar Massin. Un challenge de taille.

Faire renaître de ses cendres un grand nom appartenant désormais au passé, l’exercice est périlleux et bien connu du secteur de la mode qui s’y est parfois risqué ces dernières décennies. Avec à la clé des échecs retentissants comme Vionnet, de nouvelles tentatives (Patou en tête) ou bien des success-stories surprenantes comme Schiaparelli qui retrouve, sous la houlette du talentueux Daniel Roseberry, son éclat d’antan.

En joaillerie, la mise de départ et les cartes données sont en revanche bien différentes de celles que l’on trouve en couture. Si l’on devait schématiser, on pourrait dire que la joaillerie, qui n’a cessé de muter ces cinq dernières années pour se réinventer, se résume en deux forces, qui peuvent aussi devenir des faiblesses. D’un côté, l’attractivité et la rentabilité actuelle d’un secteur en plein rebond post-crise sanitaire. De l’autre, la saturation d’un marché où les grands noms de la Place Vendôme règnent en maître. Pourtant, il reste possible de se tailler sa place au soleil. La solution ? Tisser une nouvelle histoire dans l’air du temps.

Nouvel éclat

Bague Ginkgo haute joaillerie en or blanc recyclé, diamants blancs de laboratoire et un diamant bleu de laboratoire de 2.26 carats, Vever, prix sur demande. Renseignements sur Vever.com

Ce travail de rebranding, c’est justement le rôle de la société Luximpact, fondée notamment par Frédéric de Narp, ex-Cartier et PDG d’Harry Winston, et Coralie de Fontenay, ex-directrice générale de Cartier France. Leur première mission aura été de guider Camille et Damien Vever, héritiers de la maison familiale star de l’Art nouveau, pour donner une nouvelle impulsion à Vever en n’utilisant que de l’or recyclé et des diamants de laboratoire. Moins d’un an après le reboot, la maison affiche déjà une identité claire et s’est même offert un retour remarqué à la Biennale des antiquaires en septembre dernier.

Alors que tous les regards sont centrés sur les prochaines étapes de développement de Vever, Luximpact choisit de démarrer l’année en dévoilant son prochain chantier : relancer Oscar Massin en tout éthique. Un défi de taille car ici point d’héritiers autour desquels centrer la narration. La maison s’est éteinte au début du XIXe siècle, voyant sa réputation disparaître petit à petit. On connaît donc peu de choses de ce joaillier à qui l’on doit d’avoir signé plusieurs pièces pour l’impératrice Eugénie notamment. Un détail qui pourrait s’avérer être un avantage pour Luximpact qui a donc tout à faire.

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Si peu d’informations ont pour le moment fuité sur le projet, la direction artistique repérée sur le tout nouveau compte Instagram de la marque semble pointer vers un repositionnement à la Paco Rabanne, entre influences arty et futuriste. Mais cela, seul l’avenir le dira.

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