Annoncé depuis quelques jours, le nouveau gouvernement désigné par Emmanuel Macron a été dévoilé hier, lundi 6 juillet, sous fond de polémique entre accusations d’agressions sexuelles et propos homophobes.
Alors que les États-Unis se remettent à peine de l’affaire Harvey Weinstein – qui passera le reste de sa vie en prison – la France, elle, semble avoir définitivement oublié les gestes d’Adèle Haenel et de Florence Foresti aux Césars 2020 qui s’opposaient à la victoire de Roman Polanski avec son film J’accuse. Et comme pour effacer toute équivoque chez ceux et celles qui avaient un doute quant à la position de notre pays face au mouvement #Metoo, Emmanuel Macron a dévoilé les noms de son nouveau gouvernement avec, au menu, des ministres accusés d’agressions sexuelles, clairement sexistes ou homophobes, quand ils ne cumulent pas pour certains.
Retour en arrière. Vendredi 3 juillet, Emmanuel Macron nommait Jean Castex comme premier ministre à la place d’Edouard Philippe. Une annonce qui servait de préambule à un remaniement plus profond que le président a dévoilé, hier lundi 6 juillet. Aussitôt la liste révélée, les réseaux sociaux se sont érigés d’une seule voix pour exprimer leur mécontentement. Alors qu’en 2017, le chef de l’État avait fait du droit des femmes « la grande cause du quinquennat », il a nommé Gérald Darmanin comme ministre de l’Intérieur et chef des Polices, nonobstant les poursuites judiciaires pour viol et d’agressions sexuelles dont il fait l’objet. Un joli pied-de-nez au mouvement #Metoo. En guise de réponse, l’Élysée a laissé entendre que ces poursuites ne représentaient pas « un obstacle » à ses nouvelles fonctions. Et quid des tweets de Darmanin dans lequel il exprimait sans détour son soutien à la Manif pour tous et s’élevait contre le mariage homosexuel ?
Emmanuel Macron ne s’est pas arrêté en si bon chemin et n’a pas hésité à nommer le célèbre avocat Éric Dupond-Moretti, connu pour avoir défendu et très souvent innocenté les plus grands criminels du pays, et auteur de déclarations en 2015 indiquant que certaines femmes « regrettaient de ne plus être sifflées« . Côté Éducation Nationale, malgré une gestion très en demi-teinte du corps enseignant pendant le confinement, le président a continué de faire confiance à Jean-Michel Blanquer et a confié le ministère de la Culture à Roselyne Bachelot qui avait pourtant juré de ne plus faire de politique et avait même confessé vouloir « cogner Macron ». Cette même Roselyne Bachelot qui, sur le plateau de l’émission de France 5, C à vous, avait tenu des propos rétrospectivement très amusants, compte tenu de la situation : « Le remaniement, c’est la dernière arme des gens qui voient le pouvoir leur échapper. Ils empaillent leurs ministres sur les murs pour faire oublier leurs échecs ». De quoi donner une nouvelle perspective à ce nouveau gouvernement…
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