C’est du jamais vu dans l’histoire de Monoprix. Habituée aux collaborations retentissantes, l’enseigne tricolore convie pour la première fois sa responsable du style Maison à s’exprimer en son nom, le temps d’une collection minérale, sensible et épurée, disponible dès le 15 février en ligne et en boutique. Rencontre avec Julia Garret.
Marie Claire Maison : quel est votre parcours dans l’univers du design ?
Julia Garret : dès l’obtention de mon diplôme des Beaux-Arts de Bordeaux, section design, architecture et graphisme en 2010, j’ai eu la chance d’intégrer le studio de création de Constance Guisset. Durant quatre années très enrichissantes, j’ai participé à la conception des mises en scène des concerts de Laurent Garnier, des scénographies du Musée des Arts décoratifs et du Planétarium de Saint-Etienne ou encore à la réalisation du miroir Francis édité chez Petite Friture.
Quelles sont vos grandes sources d’inspiration ?
Le blanc, les coloris naturels et l’épure sont les pierres angulaires de mon travail personnel. La Ligne 13 de Martin Margiela, collection à travers laquelle le couturier belge avait detourné une série d’objets en blanc m’a beaucoup marquée. De même pour l’hôtel Maison des Champs Elysées où le créateur de mode a alterné camaïeux immaculés, jeux de lumières et de textures. Le travail de Jasper Morrison et Naoto Fukasawa a également été important pour moi, notamment leur installation Super normal qui mettait en scène quelque cinquante objets de la vie domestique. Comme eux, je tâche d’insuffler un supplément d’âme aux objets du quotidien pour les faire exister. Par ailleurs, j’adore les mobiles d’Alexander Calder pour leur poésie aérienne, l’architecture de Tadao Ando pour ses lignes et son émotion mais également Charlotte Perriand pour sa liberté et Andrée Putman pour son style intemporel.
Ravie, enthousiaste et touchée, j’ai tout de suite accepté.
Dîtes-nous en plus sur votre carrière chez Monoprix…
Après quatre années extraordinaires passées aux côtés de Constance Guisset, j’ai souhaité relever un nouveau défi. J’ai intégré les équipes en 2014 en tant que styliste, passant par tous les secteurs : vaisselle, textile, papeterie et design. Si les collections mode étaient déjà développées, il y avait presque tout à écrire dans le pendant décoration. Lilian Rosas, aujourd’hui directrice adjointe de la marque, souhaitait que le bureau de style Maison soit internalisé. À ses côtés nous avons développé les collections d’essentiels, les thématiques renouvelées une fois par mois et bien sûr les collaborations. Nommée responsable du style des collections Maison il y a trois ans, mon quotidien se résume à déterminer les prochaines tendances, à créer des books et à construire les différentes collections avec mon équipe qui compte à ce jour quatre membres.
C’est la première fois que Monoprix collabore avec l’un.e de ses designers internes, comment est née cette collection ?
Cécile Coquelet, directrice des créations chez Monoprix, m’a proposé cette collaboration il y a un an. Ravie, enthousiaste et touchée, j’ai tout de suite accepté. C’était pour moi l’occasion de traduire ma sensibilité, de partager mes inspirations et mon vocabulaire propre en tant que designer. Aussi, je connaissais les enjeux, les contraintes, les fournisseurs. Ce qui m’a notamment permis de repousser nos limites dans la création tout en respectant un cahier des charges très précis.
C’est un hommage à mon héritage familial.
Quel est le point de départ de cette collection ? Quelles sont ses couleurs et ses matières ?
C’est un hommage à mon héritage familial. Mon grand-père italien a travaillé le marbre toute sa vie, il était donc tout naturel pour moi de construire une collection autour de ce médium. Pour les tables basses et les plateaux, je l’ai associé au bois d’acacia vernis, créant un dialogue mais aussi un contraste entre les couleurs et les matières. Sur les vases en céramique on peut apercevoir des stries, sur la verrerie et les tapis, une forme de twist qui se répondent et s’accumulent comme des couches. Je me suis inspirée des motifs des colonnes antiques, des plissés d’Issey Miyake ou encore des reliefs des falaises d’Étretat où j’ai acheté une maison il y a peu. Ces mouvements ondulatoires représentent également une plongée dans la nature où la couleur terre de Sienne vient réchauffer l’ensemble de cette collection épurée.
Une pièce à se procurer absolument dans la collection ?
La collection a été pensée dans son ensemble comme un paysage domestique où les formes organiques se répondent. Mais le point de départ, le socle de la collection demeure le tapis en laine de Nouvelle Zélande. C’est une fondation imaginée comme un jardin japonais qui, à l’instar de la table basse en bois et marbre dont la conception a poussé nos fournisseurs dans leurs retranchements. Nous avons ici des pièces de qualité, des ovnis exceptionnels et toujours accessibles.
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Collection Monoprix x Julia Garret disponible sur le site et en boutique le 15 février 2023.
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Tapis en laine
Tapis, 170 x 230 cm, laine, 200 euros
Tables basses en marbre et bois
Table basse, 60 x 35 cm, marbre et bois, 310 euros
Boîtes en marbre et acacia
Petit modèle, 8 x 5,5 cm, marbre et acacia, 20 euros
Grand modèle, 20 x 4 cm, marbre et acacia, 30 euros
Coussins et plaid rayés
Coussin, 60 x 40 cm, coton, 30 euros
Plaid, 136 x 114 cm, coton, 70 euros
Vases en céramique
Petit modèle, 16 x 15 cm, céramique, 40 euros
Grand modèle, 30 x 14,5 cm, céramique, 45 euros
Verres teintés
Verre, 7,5 x 10 cm, 8 euros
Lampes de table en céramique
Lampe basse, 30 x 30 x 16 cm, céramique, 70 euros
Lampe haute, 50 x 50 x 14,5 cm, céramique, 110 euros
Assiettes en céramique
Assiette, céramique, à partir de 5 euros
Plateaux en marbre et acacia
Petit plateau, diamètre : 14 cm, marbre / acacia, 7 euros
Plateau moyen, diamètre : 20 cm, marbre / acacia, 11 euros
Grand plateau, diamètre : 30 cm, marbre / acacia, 25 euros
Bougeoirs en marbre et acacia
Petit bougeoir, 10 x 4 cm, marbre et acacia, 8 euros
Bougeoir moyen, 15 x 4 cm, marbre et acacia, 15 euros
Grand bougeoir, 20 x 4 cm, marbre et acacia, 18 euros
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