Qu'est-ce que la positivité toxique, quand être toujours positif devient négatif ?

C’est toujours le même refrain : « Don’t worry, be happy« , « Good vibes only« , « Regarde le bon côté des choses« , « Tout arrive pour une raison« , « Ne jamais renoncez« , « L’échec n’est pas une option« … Des conseils bienveillants de nos amis aux livres de développement personnel en passant par les mantras inspirants qui s’affichent partout sur Instagram ou en déco dans nos appartements, l’injonction à la positivité est aujourd’hui partout. Impossible d’échapper à ces phrases ou citations motivantes qui transmettent toutes un même message : voir le verre à moitié plein serait le secret pour une vie réussie. Et c’est vrai, avoir une attitude positive a de nombreux bienfaits. Mais cette tendance qui nous pousse à être toujours positifs aurait en fait de nombreux effets négatifs. Ou quand la positivité devient toxique.

La positivité toxique : quand plus, plus, égal moins

En cours de maths, on a appris – et aussitôt oublié – que deux moins équivalaient à un plus. Dans la réalité, il semblerait au contraire que trop de positif mène à un négatif. La positivité toxique est un terme qui évoque la tendance qui nous pousse à penser qu’être positif et rester positif quoi qu’il arrive est la meilleure façon de vivre une vie épanouie. Une positive attitude qui suggère de se concentrer et donc de n’exprimer ou ne montrer que de bonnes émotions, encourageant parallèlement à minimiser, ignorer ou refouler les émotions négatives. Né aux Etats-Unis, le concept de positivité toxique dénonce cette mise en avant de façon excessive du bonheur et de l’optimisme en toute situation. Car s’imposer d’être toujours heureux, positif et de bonne humeur ferait plus de mal que de bien.

Il n’y a pas de mal à aller mal

L’injonction permanente à la positivité est néfaste pour la santé mentale. Elle pousse à nier ses émotions négatives et empêche d’exprimer ce qu’on ressent vraiment. Or on a besoin de mettre des mots sur ses maux. Nous sommes humains, il est normal d’être triste, jaloux, en colère… Refouler ces sentiments les fait grandir, augmente le mal-être. Exprimer ses émotions, accepter qu’elles existent est la première étape pour arriver à les gérer et les digérer. La positivité toxique nous refuse aussi le droit de déprimer et fait donc se sentir encore plus mal. En encourageant à toujours voir le bon côté des choses, et donc à prétendre que tout va bien, elle nourrit des sentiments de honte et de culpabilité. Puisqu’il suffit de vouloir être heureux pour atteindre le bonheur, si on ne l’est pas, c’est forcément de notre faute. Enfin, cette culture de la positivité nie l’expérience humaine en mettant tout sur le même plan. On ne peut pas conseiller à quelqu’un de rester positif face à la maladie, au deuil ou simplement une rupture, la perte d’un emploi. On a alors besoin d’être entendu et soutenu. Comme il ne suffit pas de dire aux personnes souffrant de dépression, d’anxiété, d’insomnie, d’arrêter les pensées négatives et de juste être heureux pour les guérir. Certaines situations sont hors de notre contrôle et aucun mantra inspirant ne peut faire aller mieux. Dans ces cas-là, dire à quelqu’un de garder le sourire le fera même se sentir plus mal et participera à son isolement. Quand on ne se sent pas écouté, on arrête de se confier et on préfère rester seul avec sa souffrance.

On ne fait pas pour autant une croix sur la positive attitude mais on accepte qu’il est aussi ok parfois de ne pas se sentir bien.

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