L’Union internationale pour la conservation de la nature a publié une liste rouge qui recense près de 31 030 espèces animales menacées.
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La situation ne s’arrange guère… Du grand hamster d’Alsace, aux lémuriens de Madagascar, en passant par la baleine franche de l’Atlantique nord, la liste des victimes animales de l’activité des hommes s’allonge, selon l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), dans sa nouvelle liste rouge.
Pour les experts de la biodiversité, il y a environ un million d’espèces animales et végétales sur les 8 millions estimés sur Terre qui sont menacées d’extinction, dont « beaucoup dans les prochaines décennies », relaye l’Agence France-Presse (AFP).
Petite précision : les chiffres sont « des extrapolations basées sur les évaluations d’une fraction des espèces, en particulier sur la fameuse liste rouge de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature, référence en la matière qui s’enrichit chaque année de l’étude de nouvelles espèces. » Ainsi, sur 120 372 espèces analysées, 32 441 sont menacées d’extinction (13 898 vulnérables, 11 732 en danger et 6 811 en danger critique), soit plus de 25 %.
Cette nouvelle liste rouge explique que 103 des 107 espèces de lémuriens sont menacées, « principalement en raison de la déforestation et de la chasse » et 33 d’entre elles sont en danger critique, dernière catégorie avant l’extinction.
Malgré des projets de protection des animaux, certaines espèces, comme le lépilémur du Sahafary « seraient sans doute déjà éteintes », déclare Russ Mittermeier, spécialiste des primates pour l’organisation.
Ce sont ainsi 13 espèces de lémuriens qui arrivent dans la catégorie « en danger critique », comme le sifaka et le microcèbe mignon, plus petit primate du monde, tous deux victimes de la destruction de leur habitat par l’agriculture sur brûlis et l’exploitation forestière.
N’oublions pas que dans le reste de l’Afrique, plus de la moitié des espèces de primates (54 sur 103) sont également menacées, comme le colobe à longs poils désormais en danger critique, rapporte l’AFP.
6e extinction de masse
Du côté de la vie marine, il restait moins de 250 adultes baleines franches de l’Atlantique nord fin 2018 (-15 % depuis 2011). Elles ont victimes de collisions avec les navires et des filets de pêche, mais aussi du réchauffement des océans.
Fait qui peut surprendre, le hamster d’Europe passe en danger critique. Et « si rien ne change, l’espèce pourrait disparaître au cours des 30 prochaines années », alerte l’UICN.
Dans le passé, il était très présent à travers l’Europe, jusqu’en Russie, mais aujourd’hui il a disparu des trois quarts de son habitat originel en Alsace (où il est connu sous le nom de grand hamster d’Alsace) et en Europe de l’Est.
Une femelle a, en moyenne, 5 ou 6 petits par an, contre 20 pendant la majeure partie du XXe siècle. Le développement de la monoculture, ainsi que l’industrie, le réchauffement climatique ou encore la pollution lumineuse n’ont pas arrangé les choses.
Le champignon chenille, « le plus cher du monde », est, quant à lui, étiqueté comme « vulnérable ».
D’après le communiqué, le parasite, qui pousse hors du corps d’une larve de papillon qu’il a colonisée et tuée, est très prisé de la médecine traditionnelle chinoise. Et pour répondre à la demande, les récoltes sur le plateau tibétain où il pousse ont grimpé en flèche et depuis quinze ans. Surnommé « viagra de l’Himalaya », le champignon a diminué d’au moins 30 %.
« Le monde doit agir rapidement pour arrêter le déclin des populations d’espèces et prévenir les extinctions causées par l’Homme », a affirmé de son côté Jane Smart, directrice du groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN.
Un appel à l’aide à ne pas prendre à la légère car pour de nombreux scientifiques, la 6e extinction de masse a commencé.
Ce brillant court-métrage inverse les rôles pour faire de l’Homme une espèce en voie d’extinction
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