- Une expédition italo-néérlandaise procède actuellement à des fouilles archéologiques dans la région de la nécropole de Saqqarah, en Egypte.
- Les équipes ont découvert une tombe et plusieurs chapelles funéraires datant de l’époque de Ramsès II.
- L’une de ces chapelles était celle dont les montants de la porte avaient été pillés au XIXe siècle et qui s’étaient retrouvés au musée de Picardie qui en ignorait l’origine.
L’ancienne Egypte est encore très loin d’avoir livré tous ses secrets, et l’époque des pharaons regorge de mystères que les archéologues (les vrais, pas Gims), tentent de percer. C’est le cas de l’expédition Leyde-Turin, dirigée par les docteurs Lara Weiss et Christian Greco, qui mène des fouilles dans la région de Saqqarah, au sud-ouest du Caire. Récemment, ce sont plusieurs chapelles funéraires et une tombe vieilles de 3.200 ans qui ont été extirpées du sable du désert par les équipes italo-néérlandaises.
Ce n’est pas la tombe d’un roi prestigieux que les équipes de Lara Weiss et de Christian Greco ont mis à jour. Pour autant, ces chapelles et cette tombe n’en ont pas moins un certain intérêt historique, notamment parce que leur découverte permet de mieux comprendre l’histoire de la nécropole de Saqqarah. C’est en effet à cet endroit que beaucoup d’habitants de la région de l’antique Memphis se faisaient enterrer à l’époque dite ramesside, une période de l’ancienne Egypte au cours de laquelle de nombreux pharaons portaient le nom de Ramsès. Incidemment, cette découverte a eu des répercussions jusqu’à Amiens, dans les Hauts-de-France.
Youyou, fabricant de feuilles d’or
Une des chapelles en question a été identifiée par les archéologues comme appartenant à la famille d’un dénommé Youyou. Et c’est là que ça a fait « tilt » dans la tête des équipes du musée de Picardie, à Amiens. « Depuis 1927, le musée conservait des montants de porte ornés de hiéroglyphes dont nous ignorions la provenance », explique à 20 Minutes Agathe Jagerschmidt-Séguin, responsable des collections archéologiques au musée de Picardie, à Amiens. « Les seules informations livrées par la lecture de ces hiéroglyphes étaient le nom de la personne, Youyou, et sa profession, fabricant d’or en feuilles », poursuit-elle.
Une partie du mystère est levée puisque, désormais, le musée de Picardie sait que ses pièces antiques proviennent de la nécropole de Saqqarah, d’une chapelle qui abritait quatre générations de membres de la famille de Youyou, contemporains du célèbre Ramsès II.
Un legs du collectionneur Albert Maignan
Mais comment les montants de la porte ont-ils pu atterrir à Amiens en 1927 alors même que la tombe a été mise à jour en mars dernier ? « En fait, la chapelle de Youyou et la tombe qui se trouvait à proximité ont été découvertes et pillées initialement au XIXe siècle. On en avait totalement perdu la trace ensuite », explique la conservatrice.
C’est par le biais d’un legs du peintre et collectionneur Albert Maignan, au tout début du XXe siècle, que les montants de la porte de la chapelle de Youyou ont intégré les collections du musée de Picardie. « Albert Maignan avait racheté ces pièces, et bien d’autres, à l’égyptologue vendéen Emile Amelineau qui avait besoin d’argent. Mais ce que l’on ignore encore, c’est de quelle manière celui-ci était entré en possession des montants de la chapelle funéraire de Youyou », reconnaît Agathe Jagerschmidt-Séguin. Le mystère de Youyou n’a donc pas encore dévoilé tous ses secrets.
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