Le docteur Kawashima est de retour sur Switch pour faire travailler notre cerveau avec des exercices quotidiens. De quoi prendre une bonne résolution en ce début d’année.
On ne présente le programme d’entraînement cérébral du Dr Kawashima sorti sur Nintendo DS en 2005 au Japon, puis l’année suivante chez nous. Le concept est simple : des mini-jeux de réflexion activant différentes zones de notre cerveau et une évaluation quotidienne pour voir “l’âge réelle” de notre matière grise. N’ayant jamais joué à la version originale à sa sortie, j’étais forcément curieux du concept et même si j’aurais aimé voir à quel point “l’âge de mon cerveau” a évolué pendant ce laps de temps, j’ai ajouté assez naturellement ce moment de réflexion dans mon quotidien, pour en faire quelque chose de routinier.
Pour cette version Switch, on retrouve les classiques jeux de calcul mental ou de Sudoku mais certains vont utiliser les fonctionnalités de la console de Nintendo, comme un pierre-feuille-ciseaux utilisant la caméra du joy-cons droit et nous demandant de faire le bon signe pour gagner ou pour perdre. Dommage pour les possesseurs de Switch Lite qui n’auront pas accès à cet exercice par contre. Le fait de tenir la Switch à la vertical est sympathique pour le jeu, mais un peu moins pour notre main ankylosée après à peine 15 minutes dans cette position.
Comme toujours, le jeu est supervisé par le neurologue Ryuta Kawashima, qui nous expliquera systématiquement quelle partie de notre cerveau on utilise et de quelle façon. Un petit côté pédagogique bien sûr indispensable, puisqu’on peut tout à fait remettre en cause l’utilité scientifique du jeu mais on apprend tout de même quelque chose. Sa rigueur scientifique avait déjà été questionnée à l’époque du premier opus et il faut garder à l’esprit que c’est avant tout un jeu qui se veut pédagogique et rempli bien son rôle et permet de travailler calmement sa réflexion de manière quotidienne. Rien de plus, rien de moins.
Comme dit précédemment, le rituel de passer moins d’une heure par jour dessus vient assez rapidement, mais ce qui ne viendra jamais, c’est la façon dont le jeu force à écrire d’une certaine façon. Si on commence notre 2 par en bas au lieu de le débuter par en haut, le jeu ne va tout simplement par reconnaître votre chiffre et prend d’avantage en compte votre tracé que l’écrit final. Dans des tests de calcul mental où il faut être rapide, ça peut vite devenir très chiant voir même rageant, puisque le résultat sera totalement faussé. Quand écrire le résultat d’une multiplication prend plus de 5 tentatives pour l’écrire, c’est qu’il y a un problème.
Le pire étant le jeu dans lequel il faut retenir 30 mots pour ensuite les restituer de mémoire. Bonne chance pour tous les écrire quand le jeu ne fait pas la différence entre un M et un N, que le E se transforme en C si on ne fait pas assez vite la barre du milieu, ou encore que le jeu a du mal à trancher entre un I et un L. Si on peut s’habituer avec le temps sur la façon dont le jeu force à écrire certains chiffres ou certaines lettres, ça reste un moment horrible et voir un bon gros “votre cerveau a 70 ans, c’est la catastrophe” met la haine instantanément. Et le stylet offert avec le jeu dans sa version physique n’y changera rien.
Pour résumer, pour peu que l’on soit intéressé de base par le concept, on inclut assez facilement ce programme d’entraînement cérébral dans sa vie quotidienne, et on apprécie ce moment de calme et de réflexion qu’il offre. Mais il nous apprend aussi le self-control malgré lui parce que oui, il est possible de rager sur ce jeu, la faute à une reconnaissance tactile foireuse qui peut complètement fausser les résultats de vos exercices et de vos tests. De ce fait, certains exercices vont devenir vos pires cauchemars dès que vous verrez le visage polygonale de Kawashima les annoncer, alors que d’autres vont être un véritable soulagement. En fait, c’est un peu comme jouer à la roulette russe avec votre cerveau.
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