Pretty Woman : cette scène culte où Julia Roberts explique à Richard Gere qu’elle n’est pas son jouet

C’est le film qui a révélé Julia Roberts au grand public dans les années 1990. Trois décennies plus tard, Pretty Woman fait toujours partie de la culture populaire. Il sera d’ailleurs rediffusé sur M6 ce lundi 22 juin à 21h05. L’actrice y joue une prostituée engagée pendant plusieurs jours comme dame de compagnie par un homme d’affaires, interprété par Richard Gere.

Régulièrement analysé sous le prisme du genre, le film est tour à tour jugé féministe, ou, au contraire, sexiste. Face à ces allégations, une scène fait toutefois l’unanimité. Julia Roberts y tient des propos avant-gardistes pour l’époque et y incarne une femme indépendante et déterminée à se faire respecter.

« Je ne suis pas un jouet »

Alors que son personnage, Vivian Ward, est engagée comme escorte par Edward Lewis (Richard Gere) pour passer la semaine à ses côtés, ceux-ci tombent amoureux. Mais pour Edward, ces sentiments nouveaux sont une source de gêne : il est d’abord réticent à l’idée de s’attacher à une prostituée. Il nie ses sentiments et la décrit à l’un de ses amis comme une « simple prostituée« . L’ami en question lui demande si elle serait intéressée pour avoir des relations tarifées avec lui. Vexée, la jeune femme confronte Edward une fois de retour à leur hôtel. 

Elle commence par lui reprocher le fait qu’il tente de la changer. Visiblement dérangé par son apparence, il lui intime en effet, régulièrement, de porter d’autres vêtements, qu’il estime « plus classe ». « Quitte à ce que tu leur dises que je suis une prostituée, autant porter mes propres vêtements », lance-t-elle, cinglante. 

L’homme d’affaires tente d’abord de se justifier, feignant qu’il a agi pour la protéger, car son ami l’aurait pris pour une sorte d’espionne, prête à saboter leurs projets respectifs. Mais cette tentative ne convainc pas Vivian, qui lui crie : « Donc maintenant tu es mon proxénète ? C’est toi qui décide de « me passer » à tes connaissances ? Je ne suis pas un jouet« , lui jette-t-elle, excédée par la situation.

Alors qu’elle part dans la salle de bains, Edward se permet de la retenir, comme s’il la possédait : « Vivian, je te parle, reviens-ici tout de suite », lui ordonne-t-il. « Tu es une prostituée. Tu es mon employée », poursuit-il, la rabaissant au passage.

« Je ne suis pas à toi »

C’est là que Julia Roberts, via le personnage de « Viv », perd son calme. « Je ne suis pas à toi, réplique-t-elle. C’est moi qui décide. Je suis une prostituée mais je fais ce que je veux : je choisis où, quand et qui », répond la jeune femme à celui pour qui elle commence à avoir de l’affection.

Mais ce dernier ne semble toujours pas comprendre ce que représente cette dispute à ses yeux, puisqu’il se permet de mettre fin à leur discussion : « Je me suis excusé. Je n’ai pas envie de me disputer avec toi. Donc ça s’arrête là », somme-t-il, lassé par la situation.

Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui m’a fait me sentir si peu de valeur

Après quoi, Vivian, en larmes, se dit « désolée » de l’avoir rencontré, et lui assure : « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui m’a fait me sentir si peu de valeur. » Il n’y croit pas et sous-entend que d’autres hommes ont dû lui manquer davantage de respect à cause de sa profession. Il estime par ailleurs que la jeune femme « est plutôt chanceuse d’être tombé sur lui« , lui qui est riche et couronné de succès. 

Loin d’accepter ce comportement sexiste de sa part, Vivian prend ses affaires et réclame son argent. Grand silence. Mais alors qu’elle s’en va, il la rattrape et prend le temps de lui présenter ses excuses. « Je suis désolé, commence-t-il. Je n’étais pas prêt à ce qu’on pose des questions sur ‘nous’. J’ai été stupide et je ne t’ai pas respecté suffisamment. Je ne veux pas que tu partes ».

Touchée, Vivian le prévient toutefois : « Tu m’as blessée. Ne le refais plus ». Par cet avertissement, elle inverse le rapport de force entre eux : c’est la prostituée, que l’on pourrait croire faible et dépendante, qui affirme le respect auquel elle a droit auprès de l’homme d’affaires se croyant tout permis parce qu’il la paie. 

Si Pretty Woman a ainsi pu se montrer, à certains égards, progressiste pour son époque, Julia Roberts estime désormais que depuis, il n’aurait pu être tourné tel quel : « Il y a beaucoup de choses que l’on pourrait trouver à redire », a-t-elle déclaré auprès du Guardian.

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