« Stop à la pression à l’éjaculation ! ». « Le sexe, ce n’est pas l’orgasme à tout prix ! ». « L’acte sexuel ne se limite pas à l’éjaculation ».
Sur Instagram, les posts invitant à désacraliser les clichés autour de la jouissance au masculin semblent avoir le vent en poupe, du moins sur les comptes dédiés qui se font les relais d’une sexualité positive et bienveillante.
Et pour cause, dans l’imaginaire des relations sexuelles impliquant la participation active d’au moins une personne dotée d’un pénis, l’éjaculation apparaît encore et toujours comme la raison d’être du coït, son alpha et son oméga, sa condition sine qua none qui vient asseoir sa finalité tout en attestant de son authenticité.
Une figure imposée de la chorégraphie sexuelle phallocentrée qui, au même titre que la pénétration, contribue à une standardisation des rapports sexuels dont une génération à la parole déliée souhaite s’émanciper.
“C’est un problème encore trop présent », regrette Jordy du compte @mister.ose, dans un post rappelant à ses quelque 18 000 followers que la sexualité, c’est avant tout du plaisir partagé.
« C’est comme si on parlait d’un super repas gastronomique en se focalisant sur le café », plaisante Cédric, dont le témoignage a été relayé par le compte @orgasme_et_moi de Charline Vermont. “Il y a une vraie pression sur le sujet, une injonction à l’éjaculation”, dénonce celui se décrit comme un homme cisgenre qui n’a jamais considérer sa propre jouissance comme une finalité.
Pourtant, l’idée qu’un rapport sexuel réussi est un rapport sexuel au bout duquel l’homme jouit, ou qu’une éjaculation en signe triomphalement l’épilogue au détriment du plaisir de son partenaire, reste bien ancrée dans les mentalités. Un tour de table lors de votre prochain dîner entre amis vous permettra peut-être de le vérifier.
Injonction à la jouissance spectaculaire
« L’éjaculation masculine signe généralement la fin du rapport sexuel, et c’est énormément dû au porno », commente confirme l’activiste féministe et journaliste Elvire Duvelle-Charles, dans un article de Slate dédié à la pénétration.
Confinés au tryptique érection-pénétration-éjaculation, les scripts de vidéos X conçues pour des hétéros biberonnés au male gaze se soldent généralement par des orgasmes masculins ostentatoires, externes, durant lesquels une ou plusieurs parties du corps de la femme est utilisée comme réceptacle d’une semence presque sanctuarisée.
Un modèle imposé de la jouissance masculine, basé sur des fondements normatifs de l’excitation et du plaisir, eux-mêmes hérités d’une société judéo-chrétienne patriarcale dans laquelle la copulation rimait avec procréation…et donc éjaculation.
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