L’éditeur de Vogue, de GQ et de The New Yorker est le premier groupe de presse à signer la Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique – rejoignant ainsi les marques de mode telles que Burberry et Stella McCartney, dont l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La mode a incontestablement redoublé d’efforts en matière de durabilité en 2019. Lors du sommet du G7 en août dernier, 37 marques et groupes, dont Chanel et Kering (propriétaire de Gucci) ont signé le Fashion Pact, un engagement visant trois objectifs clés de durabilité :
- éliminer pleinement les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050
- réduire l’utilisation de plastiques à usage unique d’ici 2030
- soutenir l’innovation en matière d’élimination des pollutions par les microfibres
Puis, en septembre, Kering a annoncé viser la neutralité carbone via un effort de compensation de ses émissions. Aujourd’hui, c’est au tour de l’un des plus grands éditeurs de presse de l’industrie de dévoiler sa stratégie de durabilité dans sa détermination à agir activement contre le réchauffement climatique.
Condé Nast – propriétaire de plusieurs marques dont Vogue, GQ et The New Yorker – est devenu le premier groupe de presse à rejoindre la Charte de l'industrie de la mode pour l’action climatique (UNFCCC en anglais) en décembre 2018. La charte a été signée par plus de 40 marques à ce jour, dont Burberry, Stella McCartney et H&M. L’engagement comprend un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30 pour cent d'ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050. Ces objectifs sont en phase avec ceux définis dans l’Accord de Paris qui vise à maintenir la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et de limiter toute augmentation à 1,5 degrés Celsius.
"Il est de notre responsabilité d’utiliser l’influence de [nos] marques pour sensibiliser les gens, définir l’ampleur des changements et faire émerger des solutions pour nous assurer que nos lecteurs et notre industrie soient informés et impliqués dans la mise en place d’actions", explique Roger Lynch, CEO de Condé Nast. "Il est aussi de notre responsabilité de mener notre activité le plus durablement possible. Nous nous engageons à évaluer et à rendre compte de nos progrès à mesure que nous nous efforçons de devenir de meilleurs citoyens."
Les plastiques à usage unique constituent un élément déterminent, s’agissant notamment des emballages de magazines. Le groupe se fixe pour objectif d’éliminer d’ici 2025 les plastiques non-recyclables de tous ses produits et ce pour la totalité de ses marques. Il est également signataire de la New Plastics Economy Global Commitment, lancé par la Fondation Ellen MacArthur en octobre 2018. Condé Nast voudrait aller en plus loin dans la réduction de son empreinte environnementale, en publiant un rapport d’évaluation de ses propres opérations début 2020 et en instaurant un plan pour mettre un terme à ses émissions de gaz à effet de serre.
Le groupe de presse, s’engage également à promouvoir la durabilité et la réutilisation des vêtements, ainsi que le recours à des matières innovantes et des technologies capables de réduire l’impact environnemental de la mode. "La mode a toujours embrassé les grands changements dans la société et fait partie du discours culturel", souligne Wolfgang Blau, directeur des opérations et président international de Condé Nast. "En tant qu’éditeur de mode numéro un mondial, nous nous engageons à faire de notre mieux pour rester à la pointe dans ce domaine."
La nouvelle stratégie aura d’importantes répercutions au-delà de l’industrie de la mode. "Nos publications couvrent un grand nombre de sujets, centres d’intérêt et secteurs, comme la mode, le design d’intérieur, les voyages ou la gastronomie, ainsi que les gadgets et la technologie. Chacune de ces industries a besoin de se transformer afin de minimiser son empreinte carbone", ajoute-t-il. Mettre en place une stratégie globale de durabilité ne relève pas de la responsabilité sociale des entreprises ni des relations publiques, mais du simple bon sens. Les effets du réchauffement climatiques semblent s’accentuer. L’humanité doit prendre la mesure de l’urgence. Les Nations Unies ont salué la nouvelle stratégie de durabilité de Condé Nast. "En tant que groupe de presse international, leur engagement s’avérera précieux à l’heure de répandre l’information quant aux efforts et avancées en terme de durabilité de l’industrie de la mode", déclare Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, "sans parler de sa capacité à informer le monde sur la nécessité de s’engager plus urgemment et plus amplement dans l’action climatique."
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