Perte du goût : comment le retrouver ?

Des plats sans saveur et c’est l’appétit qui s’envole. Pourtant, il y a souvent moyen de retrouver le plaisir d’un bon repas.

Avec la Dre Estelle Guerdoux, onco-neuropsychologue à l’Institut du Cancer de Montpellier

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La véritable agueusie, qui se traduit par l’impression de mâcher du carton, est exceptionnelle. Beaucoup plus souvent, les saveurs sont moins bien perçues (hypogueusie) ou faussées (dysgueusie), au risque de perturber l’appétit et de favoriser une dénutrition, des carences voire une dépression liée à la perte du plaisir à partager un bon repas. C’est pourquoi ce trouble est à prendre très au sérieux d’autant qu’il existe des solutions pour retrouver un bon coup de fourchette, avec des repas équilibrés à la clé, garants d’une bien meilleure santé.

Perte du goût : les médicaments pour traiter l’élément déclenchant

C’est quoi ? Le problème ne vient pas d’un mauvais fonctionnement du sens du goût, mais d’un élément perturbateur. Tout ce qui affecte l’odorat, ce qui participe à la sensation du goût (langue, salive) peut jouer : une infection générale (grippe, Covid-19), une atteinte locale (mycose ou brûlure de la langue, infection dentaire), certains médicaments, un manque de salive, un tabagisme. Une fois qu’on l’a identifié, on peut le corriger.

Comment ça se passe ? Selon le problème, on envisagera le traitement d’une infection linguale ou dentaire, un changement du médicament incriminé, la prise de salive artificielle, l’arrêt du tabac.

Pourquoi ça marche ? Le sens du goût étant intact, une fois qu’on a traité ce qui empêchait son fonctionnement normal, tout rentre progressivement dans l’ordre.

Perte du goût : les stratégies d’adaptation pour récupérer ses papilles

C’est quoi ? Après la chimio ou la radiothérapie, de 46 à 77 % des patients ont une dysgueusie : goût métallique, saveurs acides et amères mal reconnues, etc. Les papilles gustatives sont lésées.

Comment ça se passe ? Le protocole Re-Nez-Sens à l’initiative du CHU de Montpellier, de l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM) et de l’école du goût du Languedoc repose sur un entretien, une prise de conscience (une graine de coriandre est mise en bouche, nez bouché puis débouché, pour ressentir l’arrivée des flaveurs) et une éducation à l’optimisation de la circulation de l’air entre le nez et le palais comme un œnologue. « Nous travaillons enfin sur les images, les souvenirs et les odeurs via un entraînement en groupe, des exercices à faire soi-même », détaille la Dr Estelle Guerdoux, onco-neuropsychologue à l’ICM.

Pourquoi ça marche ? Les saveurs sont mal perçues mais le chaud, le froid, le piquant, oui. La mémoire gustative peut être stimulée par les couleurs et les odeurs.

Merci au Dre Estelle Guerdoux, onco-neuropsychologue à l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM).

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