Oscars 2023 : qui est Ke Huy Quan, l’ancien boat people, désigné meilleur second rôle à Hollywood ?

Son nom sonne presque comme une version vietnamienne du « Yes we ‘quan' » de Barack Obama. Un rêve pour Ke Huy Quan, ancien boat people vietnamien, qui décroche la statuette de meilleur second rôle pour Everything  everywhere All at Once, le carton de cette cérémonie des Oscars et qui, forcément a commencé ses remerciements par sa mère âgée de 84 ans, forcément devant sa télé. Lui lançant, en larmes : Maman, j’ai gagné un Oscar !

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Ke Huy Quan a 51 ans. Il est né à Saïgon, aujourd’hui Hô Chi Minh-ville en 1971 dans une fratrie de huit. Il a quatre ans quand la ville tombe aux mains de l’armée populaire vietnamienne. Ses parents, chinois d’origine sont obligés, dans un premier temps de fuir chacun de leur côté : le père avec Ke Huy Quan et quatre autres à Hong Kong, pendant que la mère et les trois autres fuient en Malaisie. Un an plus tard, toute la famille obtient l’asile politique aux États-Unis. Il a 8 ans. Et ça aussi il l’a rappelé dimanche 12 mars lors de la cérémonie. « Mon voyage a commencé sur un bateau, indique Ke Huy Quan. J’ai passé un an dans un camp de réfugiés. Et d’une manière ou d’une autre, je me suis retrouvé ici sur la plus grande scène de Hollywood. On dit que des histoires comme celle-ci n’arrivent que dans les films. Je ne peux pas croire que ça m’arrive ! C’est ça le rêve américain ! » 

Des succès au box-office américain dans sa jeunesse 

Le rêve américain prend forme grâce à une rencontre improbable, quatre ans plus tard.  Deux « types », comme il dit, cherchent désespérément un gamin asiatique pour jouer le rôle d’un pickpocket. Ils viennent faire un casting dans son école à Chinatown à Los Angeles. Les types en question s’appellent Steven Spielberg et Georges Lucas. Son frère tente sa chance mais le directeur du casting aperçoit Ke Huy Quan qui est juste derrière et lui dit : « mais tu ne veux pas essayer, toi aussi ? » À l’époque, lui comme sa mère n’ont aucune idée de qui sont ces gens : Indiana Jones, Star Wars, connait pas ! 
Visiblement, il leur tape dans l’œil. Il est reconvoqué le lendemain. Là, sa mère l’oblige à y aller en costume trois pièces. Il a 12 ans.  Steven Spielberg se marre, le prend dans ses bras et lui dit : « tu ne veux pas revenir demain en jean et en Tshirt ? »

C’est comme ça qu’il se retrouve à donner la réplique à Harrison Ford dans Indiana Jones et le Temple maudit. En français, son personnage c’est « Demi Lune », en anglais « short Round » (qui n’a rien à voir) et qui veut dire « un petit tour. » Trois semaines plus tard, il est dans l’avion pour le Sri Lanka où le tournage va durer cinq mois. Malgré le succès du film, l’enfant star ne sera pas récompensé. Pas davantage pour l’autre succès de sa jeunesse, les Goonies de Richard Donner (une production Spielberg toujours). On est en 1985, il a 14 ans. Autre film culte avec 125 millions de dollars de recettes aux États-Unis. Il est Data dans cette bande de quatre ados qui tombent sur une carte ! Une carte de trésor dessinée par le pirate Willy le Borgne. 

Une traversée du désert au cinéma 

Malgré ce démarrage en trombe, il fait quand même des études. Polyglotte, Ke Huy Quan parle le cantonais, le vietnamien, le mandarin, l’anglais fait des études de cinéma, en Californie puis à Manchester. Et il fait bien parce que sa carrière d’acteur se complique. Il trouvera quelques rôles de cascadeurs. Il apprend le taekwondo en faisant même les chorégraphies de combat en l’an 2000, de X Men. Puis il passe derrière la caméra. Plus un seul casting pendant 20 ans dit que Hollywood ne donnait plus de rôle aux Asiatiques , jusqu’à ce film (petit film de science-fiction) qui triomphe aux Oscars. Pour Ke Huy Quan, cet Oscar est en réalité la 20e récompense depuis la sortie il y a un an ! 

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