Il était le grand favori. La 95e cérémonie des Oscars a honoré Everything, Everywhere all at Once en sacrant la comédie loufoque de Dan Kwan et Daniel Scheinert sept fois au cours de la soirée du dimanche 12 mars 2023 organisée au Dolby Theatre de Los Angeles.
Le film qui raconte les aventures d’une mère de famille à bout de souffle dans des univers parallèles est sorti grand gagnant de la grande messe annuelle du cinéma international. Ses deux réalisateurs ont dédié leur création à « toutes les mamans du monde », celle-ci racontant la lutte hallucinée d’une mère pour sauver sa relation avec sa fille.
L’émotion des récompensés
Meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario original… Everything, Everywhere all at Once a convaincu le jury des Oscars. Le casting de cette comédie a également été récompensé. Jamie Lee Curtis a ainsi décroché la statuette de Meilleurs actrice dans un second rôle tandis que Ke Huy Quan celle de Meilleur acteur dans un second rôle.
Ce dernier, très ému, s’est confié sur son « rêve américain », son parcours semé d’embûches jusqu’au cinéma, celui-ci ayant « commencé sur un bateau » a-t-il expliqué. Ke Huy Quan, d’origine vietnamienne, a raconté avoir passé « un an dans un camp de réfugiés », et avoir « failli abandonner » sa carrière. Mais aujourd’hui son heure est venue, a-t-il lancé en larmes.
Jamie Lee Curtis, elle, s’est également laissée porter par les émotions. Elle a fait rendu hommage à ses deux célèbres parents, l’acteur Tony Curtis et l’actrice Janet Leigh, en regardant le ciel : « Ma mère et mon père ont tous deux été nommés pour des Oscars dans des catégories différentes (…) Je viens de gagner un Oscar ! ».
Michelle Yeoh écrit l’histoire
Le rôle principal du film, Evelyn, propriétaire d’une laverie au bord du burn out, est brillamment tenu par l’actrice aux origines malaisiennes et chinoises Michelle Yeoh. À l’âge de 60 ans, elle est devenue la première actrice d’origine asiatique à remporter l’Oscar de la Meilleure actrice depuis la création de la compétition. « C’est l’Histoire en marche », a-t-elle déclaré fièrement et avec émotion en recevant sa statuette.
Pour ce rôle, l’actrice a déjà remporté un Golden Globe, un Spirit Award et un SAG Award. Une consécration qui marque également la reconnaissance tardive des talents asiatiques à Hollywood depuis ces dernières années.
Michelle Yeoh marque à jamais l’histoire de l’industrie. Sur la scène des Oscars, elle a souligné à quel point sa récompense est hautement symbolique, qu’elle est « un signe d’espoir et de possibilités » pour « tous les petits garçons et les petites filles qui [lui] ressemblent ». La star de la soirée a également lancé un message d’espoir aux consoeurs de sa tranche d’âge : « Ne laissez jamais personne vous dire que vos meilleures années sont derrière vous. »
En janvier dernier, recevant le Golden Globe de Meilleure actrice dans une comédie, Michelle Yeoh évoquait déjà l’âgisme subi par la majorité des actrices dans un Hollywood patriarcal, qui les met au placard lorsqu’elles ne sont plus considérées comme jeunes : « Au fur et à mesure que les jours, les années, les chiffres augmentent, les opportunités diminuent aussi. »
Brendan Fraser et la sororité sacrés
Parmi les autres récompenses marquantes de la soirée, celle de l’acteur Brendan Fraser pour son rôle dramatique dans The Whale. Après avoir disparu des radars dans les années 2000, en plein succès, l’homme de 54 ans a fait un retour fracassant à Hollywood. Pour son interprétation d’un père de famille touché par l’obésité il a reçu son premier Oscar, celui du Meilleur acteur.
« J’ai commencé dans ce métier il y a 30 ans, avec une facilité que je n’ai pas su apprécié, jusqu’à ce que celle-ci s’arrête. Je veux juste vous dire merci pour cette reconnaissance », a lancé l’acteur à l’assemblée lors de son discours d’acceptation.
L’oscar du Meilleur scénario adapté a mis à l’honneur Women Talking, de Sarah Polley, basé sur le livre de Miriam Toews qui décrit comment des femmes membres d’une communauté religieuse se sont isolées et organisées après avoir été victimes d’agressions sexuelles en série. Le film qui dépeint la sororité et la reconstruction des survivantes de violences sexuelles raconte l’histoire vraie d’un viol collectif survenu dans une communauté mennonite en Bolivie dans la première moitié des années 2000.
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