On sait désormais d'où provient la peur de dire non

De nouvelles recherches, publiées le 6 octobre 2022 dans la revue Journal of Experimental Psychology : Applied et regroupant près de 11 études, ont tenté de comprendre ce qu’il se cachait derrière l’appréhension des individus à dire « non » et refuser certaines demandes. 

Ainsi, ils sont parvenus à démontrer que l’un des principaux obstacles à exprimer le tant redouté “non” se trouvait dans l’appréhension de ce que ce refus engendrerait derrière. 

Une surestimation des effets négatifs du “non”

Les chercheurs du laboratoire de Shanghai pour la santé mentale et l’intervention psychologique en cas de crise ont effectivement découvert que la peur, parfois chronique, de dire “non” s’expliquait simplement par le fait que “les rejetants surestimaient [ses] conséquences négatives. »

De plus, “cette surestimation résultait d’un désir” d’en éviter à tout prix les conséquences comme que l’interlocuteur.ice se sente blessé.e, qu’il ou elle nous le reproche, nous dénigre et/ou “que les personnes rejetées puissent leur causer du tort à l’avenir.” 

Une surestimation liée à un biais cognitif

Mais pourquoi surestimer ce qui pourrait se passer après un refus ? Les chercheurs chinois.es ont révélé qu’un biais cognitif – qui se définit comme une inclination naturelle pour ou contre une idée, un objet, un groupe ou un individu” explique Psychology Today – nous poussait à fuir la négative. 

Ainsi, lorsque nous tentons tout pour éviter les conséquences plausibles qu’aurait une réponse négative sur nos relations, nous serions plus enclins à amplifier les risques que cela se produise par la suite. 

Un biais qui peut devenir utile 

Alors que les chercheurs ont aussi souligné les conséquences négatives d’un comportement trop concédant sur la qualité des liens amicaux ou amoureux, ils ont révélé comment s’astreindre à dire “non”. 

Exagérer les résultats négatifs du refus auxquels sont confrontés les ‘rejeteurs’ peut aider à les préparer, voire à les éliminer, et éventuellement satisfaire le désir des gens d’éviter les conséquences négatives”, détaillent les scientifiques.

Ainsi, si l’envie d’éviter de potentielles conséquences négatives diminuait, la surestimation diminuerait parallèlement, voire disparaîtrait, et nous parviendront mieux à imposer notre réelle volonté.  

« Prenez une minute pour vous demander quelle sera l’ampleur de la culpabilité, de l’anxiété, de la déception ou des autres émotions que vous pourriez ressentir si vous ne faites pas ce que l’on vous demande. Pouvez-vous les tolérer ? Cela vaut-il la peine de faire cette chose pour ne pas ressentir ces sentiments ? Si vous dites ‘oui’ cette fois, vous pouvez essayer ‘non’ plus tard », rappelait Diane Barth, psychothérapeute, à Psychology Today.

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