On ne pouvait pas le rater. Régine a rendu le temps has been

Si « les sanglots ça ne vaut pas un clou », comme le chante Régine dans Si t’attends qu’les diamants t’sautent au cou, les surnoms non plus ça ne vaut pas un clou. Non, cela ne résume pas Régine. « Reine de la nuit ce n’est pas vraiment un titre qui m’emballe, ça fait reine d’un jour, je suis un monstre de travail, je suis en permanence en train de penser, » disait-elle. 

Peut-être alors n’a-t-on pas besoin de chercher de titres, de jeux de mots ; peut-être qu’on peut oublier les métaphores. Vous la connaissez l’histoire : le « Whisky à gogo », la dame-pipi, la femme d’affaires, le succès fou, le tout-Paris qui s’encanaille, la technique bien rodée, le génie. « Je crois que les gens ne supportent pas d’être refusés, j’ai compris ça très vite, donc j’ai décidé de faire des clubs privés », expliquait-elle.

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Régine a dépassé le temps, elle l’a rendu has been, toujours un coup d’avance. Le mot même de discothèque, c’est elle. Nos flirts sur la piste, nos petits papillons dans le ventre quand on s’aperçoit que l’autre est là, c’est elle aussi alors. 

Pourquoi deux mots différents pour parler de la nuit et du jour ? Les deux sont indissociables, elle est le crépuscule et l’aurore à la fois. Elle est le rire, la gouaille comme on dit. Elle est aussi les larmes, quand elle reprend Les Bleus, une chanson sur les violences faites aux femmes, écrite par Gainsbourg.

Gainsbourg a écrit 17 chansons pour Régine. Françoise Sagan disait : « C’est chez Régine que j’ai découvert que le temps pouvait s’échapper des horloges, des rendez-vous, des contraintes. » 

Régine, c’est pourquoi dormir quand on peut penser, ça rime à quoi le sommeil quand on peut danser, et si on ne dort pas, à quoi bon un pyjama ?

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