- Prévention des noyades : adultes et enfants, tous concernés
- Je suis en train de me noyer, je fais quoi ?
- Et si je vois une personne en train de se noyer ?
- Et la noyade sèche ?
- Qu’est-ce que l’hydrocution ?
L’an dernier, on a recensé 1 480 noyades accidentelles dont 27% ont conduit à un décès selon le rapport de Santé Publique France.
« Ces noyades accidentelles concernent tous les lieux et tous les âges. En 2021, elles étaient plus nombreuses chez les jeunes et les plus âgés avec 22 % de noyades accidentelles chez les enfants de moins de 6 ans et 26 % chez les personnes de 65 ans et plus », rappelle le site du gouvernement.
L’occasion de rappeler quels sont les bons gestes à connaître pour éviter le pire.
Prévention des noyades : adultes et enfants, tous concernés
Il suffit de seulement 20 cm d’eau pour qu’un enfant sans surveillance se noie en l’espace de quelques minutes. De même, un enfant de moins de 2 ans n’a pas encore les réflexes pour se débattre lorsqu’il tombe dans l’eau : il coule instantanément.
En France, la noyade est la toute première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 15 ans et ce, chaque année. D’où l’importance d’apprendre à nager dès le plus jeune âge. Pour prévenir ces drames, une surveillance accru et permanente s’impose.
- À la plage
Le premier réflexe à avoir en arrivant sur une plage est de consulter les tableaux de prévisions des postes de surveillance. Prévisions météo, courants, horaires des marées… Ils sont de vraies mines d’informations à ne pas négliger. Ensuite, on repère la couleur du drapeau de baignade (qui peut évoluer au cours de la journée):
Drapeau vert : baignade surveillée et absence de danger particulier.
Drapeau orange : baignade dangereuse mais surveillée.
Drapeau rouge : baignade strictement interdite.
Ensuite, la mission des parents est simple : surveiller de manière constante leurs enfants, qu’ils soient sur la plage, au bord ou dans l’eau. En raison des fortes affluences estivales, il ne faut pas compter exclusivement sur la vigilance des sauveteurs en mer, ni penser qu’une zone de baignade sécurisée préserve de tout danger.
Si un enfant ne sait pas nager, il faut l’équiper de brassards adaptés à sa taille, son poids et son âge et portant le marquage CE et la norme NF 13138-1. Attention, ceux-ci ne constituent pas pour autant une protection sans faille contre la noyade, tout comme les bouées, les matelas ou les bateaux gonflables qui peuvent vite dériver vers le large.
Les adultes, eux, ne doivent pas surestimer leurs capacités. Une nage de 500m en eau libre et en piscine n’ont rien à voir. Enfin, les comportements à risque comme une consommation d’alcool ou de stupéfiants avant de faire le grand plongeon sont bien évidemment à proscrire.
- À la piscine
Les piscines publiques bénéficient toutes de la surveillance de maîtres-nageurs. Mais comme sur les plages, cela n’empêche pas de devoir surveiller constamment les enfants et de les accompagner dans les jeux aquatiques type toboggans.
Les piscines privées doivent être équipées de barrières, abris ou couvertures pour en empêcher l’accès et d’alarmes d’immersion pour alerter en cas de chute dans le bassin. En dehors des périodes d’utilisation, les échelles ou plongeoirs doivent être retirés. Au cours de la baignade, il est nécessaire de toujours garder une perche ou une bouée de sauvetage à portée de main.
- En rivière
Pour toutes les activités nautiques type canoë, kayak, rafting, il est primordial de s’équiper d’un casque, d’un gilet de sauvetage et d’être encadré par un professionnel tout au long de leur pratique. Autrement, les règles de sécurité qui s’imposent restent les mêmes que celles appliquées à la plage.
Je suis en train de me noyer, je fais quoi ?
Ne luttez pas contre le courant et les vagues pour ne pas vous épuiser. Calmez-vous, le stress risque d’aggraver la situation. Si possible, allongez-vous sur le dos (en position planche) pour vous reposer. Vos voies respiratoires sont alors dégagées et vous pouvez respirer normalement pour essayer d’appeler à l’aide.
Et si je vois une personne en train de se noyer ?
Ne vous prenez pas pour un super-héros : jouer les sauveteurs d’un jour ne s’improvise pas, surtout en mer. À moins d’être un minimum entraîné et d’avoir de réelles capacités physiques, ne vous lancez pas dans un sauvetage. Le but n’est pas de vous mettre en danger à votre tour.
L’important est de ne pas perdre la victime des yeux jusqu’à la mise à l’eau des sauveteurs. Une fois que la victime est hors de l’eau, appelez les secours. Si elle respire, placez-la en position latérale de sécurité (PLS) pour éviter qu’elle ne s’étouffe si elle recrache de l’eau. Si la victime ne respire pas, commencez à pratiquer un massage cardiaque : 30 compressions thoraciques, suivies de 2 insufflations. Alternez ensuite entre 30 compressions thoraciques et 2 insufflations, puis continuez la réanimation jusqu’à l’arrivée des secours si elle ne reprend pas une respiration normale.
Et la noyade sèche ?
La noyade sèche n’existe pas : selon différents médecins sur les réseaux sociaux, ce terme totalement galvaudé est né d’une fake news aux Etats-Unis après le décès d’un petit garçon quelques heures après avoir vu la tasse. Or, comme le souligne Toubib or Not Toubib sur sa page Facebook, l’enfant en question souffrait en réalité d’une pathologie cardiaque.
Toutefois bien que ce soit très rare, il est possible de développer une infection pulmonaire si de l’eau descend le long des bronches et parvient jusqu’aux poumons.
Les signes qui doivent alerter : toux, insuffisance respiratoire, lèvres bleues, irritabilité, grande fatigue, douleurs thoraciques et vomissements.
En cas de doute, il est préférable de se rendre immédiatement aux urgences.
Qu’est-ce que l’hydrocution ?
L’hydrocution, ou choc thermique, est la conséquence d’une immersion brutale dans l’eau froide après une exposition prolongée au soleil. S’il y a une trop grande différence entre la température du corps et celle de l’eau, les vaisseaux sanguins diminuent lors de l’immersion, ce qui peut entraîner une perte de connaissance (qui peut être précédée de frissons, crampes, troubles visuels, démangeaisons), un arrêt respiratoire et dans les cas les plus graves, un arrêt cardiaque. Le principal danger est alors de couler et de se noyer.
Les bons gestes : ne pas faire de bouche-à-bouche (sauf si la victime a avalé de l’eau) mais un massage cardiaque.
Mieux vaut donc ne pas s’exposer trop longtemps si vous avez l’intention de vous baigner. Rentrez progressivement dans l’eau en mouillant d’abord vos bras, votre nuque et ventre au lieu de vous immerger totalement et brusquement.
Merci au Docteur Antoine André, médecin-urgentiste, référent SNSM.
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