Réduire son bilan carbone en vacances et participer à la protection de la nature, c’est possible, sans pour autant se contraindre ni se compliquer la vie.
Restez informée
La sensibilité écologique des vacanciers français progresse à grands pas, selon une étude réalisée par le cabinet Protourisme en début d’année. Les questions environnementales ont ainsi poussé 37 % des Français à changer leurs habitudes contre 27 % un an plus tôt. En tête des bonnes résolutions : privilégier des activités respectueuses de l’environnement, opter pour un hébergement écologique, partir moins loin, préférer le train et le covoiturage, et même, pour 20 % des vacanciers, ne plus prendre l’avion. Nos pistes pour une villégiature écoresponsable.
Mieux voyager, et pas trop loin
« Staycation » ou des vacances près de son domicile. Passer ses vacances chez soi ou à proximité, ce n’est pas ringard ni forcément une punition. Cela porte même un nom : « staycation », ou encore « holystay », contraction des mots anglais pour vacances (vacation ou holidays) et rester (stay). Ce concept né aux Etats-Unis après la crise de 2008 trouve un nouvel écho en cette période de crise sanitaire, accompagnée d’importantes restrictions de déplacement à l’étranger. Randonner dans les forêts du département voisin, trouver des chambres d’hôtes ou des hôtels de charme à quelques encablures, (re)découvrir des quartiers, profiter de son domicile en mode relax… Voilà la meilleure façon d’afficher un bilan carbone imbattable. En plus, c’est économique.
A savoir. Le site staycation.co propose en dernière minute aux habitants de l’Ile-de-France, de la région lyonnaise et de la Côte d’Azur, ainsi qu’aux Londoniens, des miniséjours de 24 h avec activités dans des hôtels haut de gamme de ces régions, à prix cassés.
Déplacements, je fais le bilan. Les trois quarts de la pollution liée au tourisme sont provoqués par nos déplacements, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). L’avion est de loin le moyen de transport le plus polluant. A éviter pour les courts, voire les moyens courriers en Europe, des trajets pour lesquels on peut le plus souvent leur préférer le train, qui affiche le meilleur bilan carbone. Même l’autocar fait mieux que l’avion, rapporté au nombre de passagers transportés. Mais le temps de trajet ne sera pas le même… Si la voiture vous est indispensable, vous pouvez minimiser son impact environnemental. D’abord par un entretien régulier : avant un long trajet, il est vivement recommandé de vérifier la qualité et le niveau de l’huile moteur, l’état du filtre à air et la pression des pneus, un bon moyen de réduire sa consommation et de diminuer son empreinte. Sur la route, l’écoconduite repose sur l’anticipation, afin de limiter les cycles de freinage/accélération. Vous pouvez espérer une baisse moyenne de consommation d’un litre aux 100 km et une tonne de CO2 rejeté en moins sur l’année. Et en pratiquant le covoiturage, vous ne réduirez pas votre consommation mais diminuerez significativement l’empreinte carbone de chaque passager.
A savoir. Le tout nouveau portail ecolab.ademe.fr permet de mesurer facilement l’impact environnemental de ses modes de transport, en prenant en compte le nombre de passagers.
Transports : lequel pollue le moins ?
Les bons plans écolos
Privilégier les hébergements verts. Créé en 1998 par la Fondation pour l’éducation à l’environnement en Europe (FEEE), le label La Clef Verte récompense les efforts en matière de gestion des déchets, de l’eau et de l’énergie dans les hébergements. Les hôtels, chambres d’hôtes et gîtes labellisés doivent privilégier les achats responsables concernant les produits d’entretien et de jardinage. Les campings ont l’obligation, quant à eux, d’accueillir une importante proportion d’espaces verts, pour une densité inférieure à cinquante emplacements par hectare. Environ 650 établissements sont labellisés en France. A travers son label Ecogîte, le réseau Gîtes de France distingue lui aussi les démarches favorables aux économies d’énergie et à l’utilisation de sources renouvelables, à une meilleure gestion de l’eau, au tri sélectif des déchets et à l’intégration de l’hébergement dans son environnement. La mention Gîte Panda est, elle, réservée aux hébergements situés dans un Parc naturel régional et auxquels le WWF accorde son label. Des sites à privilégier pour la randonnée et l’observation. L’écolabel européen est un autre indicateur à privilégier.
A savoir. La plateforme Vaovert.fr recense les hébergements écoresponsables au moyen d’un algorithme qui prend en compte une soixantaine de critères. Sur Voyagir.org, les voyageurs sont invités à partager leurs bons plans responsables partout dans le monde.
Choisir les productions locales. Partout en France, on peut désormais consommer des produits frais, de saison et de proximité, donc à l’empreinte carbone limitée. L’achat et la cueillette à la ferme restent l’approvisionnement en circuit court préféré des Français. Vous pouvez y trouver une offre complète de produits alimentaires, ainsi que des fleurs et plantes. Acheteralasource.com recense les ventes directes par département. Chapeaudepaille.fr et Bienvenue-a-la-ferme.com listent les cueillettes et leurs calendriers. A la campagne, les drives fermiers (drive-fermier.fr) arborent le label « Bienvenue à la ferme ». Les commandes se passent quelques jours à l’avance sur internet et se retirent dans l’un des 103 points de retrait qui maillent actuellement le territoire. Vous pouvez aussi visiter les magasins de producteurs proches de votre lieu de séjour. Les trois quarts de ce que vous y trouverez sont obligatoirement issus des productions des paysans associés dans le point de vente, et le reste vient directement d’autres exploitations agricoles, sans intermédiaire donc. On en trouve désormais partout en France, et ils sont nombreux à proposer une offre 100 % bio (magasinde- producteurs.fr).
A savoir. En ligne, Poiscaille.fr, pionnier du circuit court de la mer, propose ses « casiers de la mer », contenant poisson sauvage et/ou fruits de mer. Des produits issus d’une pêche éthique et durable, livrés au maximum 48 h après la pêche.
Nettoyer la nature. Des plages propres et des forêts sans détritus, c’est l’objectif de multiples opérations de nettoyage, ouvertes à tous. Sur les plages, l’ONG Surfrider Foundation, basée à Biarritz, organise ses actions sur initiativesoceanes. org. Vous pouvez les rejoindre ou organiser une collecte locale. Et sur les réseaux sociaux, partagez vos écogestes avec les personnalités ambassadrices de la fondation via l’opération #Just1thing. A la sortie des plages, de grandes boîtes de collecte en bois baptisées Bacs à marée, vous permettent de déposer les détritus collectés lors de vos balades ou baignades. Localisation sur bacamaree.fr ou sur l’appli du même nom. Le Réseau Déchet Sauvage (ReDeSa) organise lui aussi des nettoyages citoyens, par le biais d’associations ou de collectivités locales. Une équipe encadre chaque opération pour s’assurer du respect et de la préservation de la biodiversité locale (reseaudechets-sauvages.org).
Eau, énergie, ne pas gaspiller. Avant de partir, couper le chauffe-eau électrique, vider le frigo et le dégivrer, débrancher tous les appareils en veille sont des gestes écoresponsables et économiques. Et même si l’on a du temps en vacances, on ne lave pas la voiture à la moindre occasion. Préférez les douches courtes et pas trop chaudes. Mais ne vous privez pas d’utiliser le lave-vaisselle, quand il est plein : uùn cycle de lavage sur un appareil récent ne consomme que 10 à 15 litres d’eau, quand un robinet en déverse 12 par minute.
A savoir. Question loisirs, mieux vaut délaisser le quad et le parachute ascensionnel tiré par un hors-bord, au profit d’activités moins polluantes en plein essor : le vélo électrique, le kayak de rivière ou de mer, et, pour les plus doués, le paddle ou le surf sont tout aussi grisants et idéals pour profiter de la nature.
L’avis de l’experte
« Par mesure de prévention, les professionnels du tourisme ont été amenés à renforcer les règles sanitaires face à la Covid-19. Nettoyage plus fréquent, port systématique de masques, de gants, de blouses supplémentaires… L’impact environnemental est très important, d’autant plus lorsque des équipements à usage unique sont utilisés. C’est pourquoi, il est essentiel de privilégier les hôtels, les campings ou bien encore les villages de vacances qui affichent l’Ecolabel européen, ou le label NF Environnement pour les sites de visite, monuments, aquariums et autres parcs d’attractions. Ces deux labels indiquent que les exploitants ont une utilisation maîtrisée des ressources et une bonne gestion des déchets. Nous les auditons régulièrement pour attester que les stricts cahiers des charges sont respectés. Encouragez ces établissements vertueux, et profitez chez eux d’une nature mieux préservée. «
Merci à Muriel Lacroix auditrice d’Afnor certification.
Des sites et applis bio et nature
- Bonplanbio.fr recense les produits fermiers biologiques vendus en Bretagne, Auvergne-Rhône- Alpes, Grand Est et Pays de Loire. Géolocalisation, recherche multicritères, ventes sur les marchés, à la ferme, en magasins spécialisés, Amap et même restaurateurs locaux utilisant des produits bio y sont répertoriés.
- Pl@ntnet est une appli conçue par une association montpelliéraine pour identifier les plantes sauvages que vous croisez au gré de vos balades.
- BirdNET se veut être le Shazam (l’appli qui reconnaît les musiques) des oiseaux ! L’appli Android, développée par une université américaine, permet d’identifier les oiseaux à leur chant (voir Cui-cui ! pour iPhone).
- Mission Forêt avec Noé, sur smartphone ou tablette. Pour apprendre à reconnaître les espèces d’arbres, de papillons, de scarabées, d’escargots… de façon ludique. Idéale en famille, les infos collectées alimentent aussi l’inventaire national du patrimoine naturel.
Agriculture biologique : mettre la main à la pâte
Envie de participer à l’essor de l’agriculture biologique ? Pour une semaine ou deux, vous pouvez tenter l’aventure du « wwoofing ». L’association internationale Wwoof (pour World Wide Opportunities on Organic Farms, « trouver des opportunités d’emploi bénévole dans des fermes bio », en français) met en rapport agriculteurs et wwoofeurs. Une occasion de s’initier aux savoir-faire et aux modes de vie biologiques en apportant son concours à des agriculteurs qui, en échange, offrent le gîte et le couvert. Plus de 1 800 offres disponibles sur wwoof.fr.
Source: Lire L’Article Complet