Du 5 au 15 mai, se tiendra l’édition 2022 du Raid 4L Trophy, un rallye humanitaire de douze jours entre Biarritz et Marrakech. Périple d’orientation – toutes les étapes s’effectuent à l’aide d’un roadbook, d’une boussole et d’une carte – le 4L est reconnu pour ses valeurs de solidarité et d’éco-responsabilité.
“Entre participants et envers la population locale, le partage fait sens sur le terrain, avec l’association Enfants du désert, et en France avec la Croix Rouge française”, peut-on lire sur le site du rallye.
Mais au-delà des valeurs communes des 3000 participant.es de cette nouvelle édition, c’est aussi une aventure en duo, qui appelle au dépassement de soi, que vont vivre Noémie et Lison.
À 24 et 23 ans, l’une est juriste en droit social au Groupe Marie Claire à Paris, l’autre est pilote de ligne dans le médical, à Lyon. Ces inséparables meilleures amies, originaires de Toulouse s’élanceront de Biarritz jeudi 5 mai, pour une course de dix jours, entre la France et le Maroc. Rencontre.
Marie-Claire : Comment l’idée de participer au 4L Trophy vous est-elle venue ?
Lison : « Il n’y a pas eu de “moment” à proprement parler, mais, on en a beaucoup parlé quand on était au lycée, parce que c’est un rallye étudiant. Le meilleur ami de mon frère devait le faire, et venait souvent à la maison avec une 4L, ça nous a beaucoup influencées avec Noémie. On a toujours cherché un moment pour le faire, mais nos plannings d’études ne correspondaient pas, puis le Covid-19 est arrivé… Enfin, c’est le moment de se lancer !
Noémie : Pour nous, ça a été presque naturel d’entreprendre ce projet, ça s’est fait dans la continuité de notre amitié et de notre volonté d’engagement auprès des autres.
Nous sommes complémentaires. Noémie arrive à gérer les choses sur le plan relationnel, et moi, sur le plan technique.
Le 4L Trophy est une épreuve physique et mentale de 10 jours, votre duo s’est-il imposé aussi naturellement que l’envie de participer ?
N: On n’a pas choisi de le faire avec quelqu’un, ça s’est imposé à nous. Pourtant, on a rencontré des personnes qui avaient déjà fait des raids humanitaires, et souvent ils nous demandaient depuis combien de temps est-ce qu’on était amies, parce que beaucoup de duos de participants reviennent fâchés. Mais ça ne nous fait pas peur, on sait que nous allons être soumises à la pression, mais nous connaissons nos caractères, c’est notre force.
L : Avec notre duo, on sait qu’il y en aura toujours une, pour motiver l’autre. La force de ce raid, c’est aussi d’être à deux. Sur la préparation, on a eu des désaccords, mais au final, quand on sera en position, il faudra s’aider et trouver des compromis. Nous sommes complémentaires. Noémie arrive à gérer les choses sur le plan relationnel, et moi, sur le plan technique, donc on trouvera toujours des moyens pour se débrouiller.
Avez-vous l’habitude des compétitions sportives en duo ? Quel a été votre entraînement, si vous en avez suivi un ?
N : Ce sera une première, nous n’avons jamais entrepris de défi sportif à deux avant, on se jette à l’eau et on saute directement dans le grand bain (rires). Nous n’avons pas fait de préparation physique non plus, on avisera sur le terrain. Finalement, notre plus gros défi a été de trouver des sponsors et de dénicher la 4L. Heureusement, nous nous sommes vraiment senties soutenues durant notre préparation, grâce à notre famille, nos amis, mais aussi nos sponsors.
L : La préparation logistique a été un travail de longue haleine, oui. Niveau mécanique, nous avons fait un cours pour apprendre à changer une chambre à air, ou une bougie, ect… Mais l’avantage de la 4L, c’est que c’est une voiture très basique, avec un moteur simple. Comme je suis pilote, j’ai quelques automatismes au niveau du maniement de certains outils.
À quelques heures du départ, quelles sont les peurs qui vous animent ?
N : Même si l’excitation est au rendez-vous, j’appréhende la perte de confort (hygiène, nuit dans une tente à 3 degrés, pas forcément de nourriture pour tout le monde), c’est un vrai challenge. Mon autre source de stress, c’est la voiture, je redoute qu’elle tombe en panne. Beaucoup s’arrêtent pendant la descente de l’Espagne les premiers jours. Notre premier objectif, c’est d’arriver au Maroc, et le second, de terminer la course.
L : Oui, si on a un problème sur la route entre Biarritz et Algésiras (Espagne), il va falloir qu’on gère avec les autres équipages. Mais c’est un rallye solidaire, l’objectif n’est pas d’arriver le plus rapidement, mais de faire le moins de kilomètres possibles, donc nous ne sommes pas inquiètes.
Qu’espérez-vous apprendre de ce défi sportif et humain ?
N : J’y vais dans le but de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes et de bousculer mon quotidien, pas forcément dans le but de gagner. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons être disqualifiées, parce que nous avons été sélectionnées pour être ambassadrices d’une association au Maroc, et nous allons intervenir pendant une journée au sein d’une école. Par conséquent, on ne sera pas sur le podium. Mais c’est surtout l’occasion de partir à l’aventure, de sortir de sa zone de confort et de repousser ses limites, parce qu’au quotidien, on n’a pas l’occasion de le faire.
L : C’est une expérience humaine avant tout, donc oui, on va pouvoir voir où sont nos limites, personnelles, mais aussi celles de notre duo. C’est un vrai challenge qui nous attend. »
Suivez le parcours de Noémie et Lison via leur compte Instagram.
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