Presque un Français sur deux (43 %) connaît ce trouble de la vision et dans le monde, les cas explosent. Mais les chercheurs cherchent des solutions et ils en trouvent. Le point sur les nouvelles encourageantes.
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Avoir un globe oculaire un peu trop long entraîne une vision floue au-delà d’une certaine distance, qui se corrige bien avec des lunettes. En cas de forte myopie (avec une longueur supérieure à 26 mm au lieu de 23 en moyenne), les dommages oculaires sont accrus : c’est ce qu’on appelle la « myopie – maladie ». Le point sur les dernières avancées de la science pour mieux prévenir et traiter la pathologie.
Un institut spécialisé bientôt en France
Face à l’ampleur de ce trouble visuel, l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild va ouvrir, à Paris en 2023, le premier Institut médical de recherche et de formation entièrement dédié à la myopie forte, la plus susceptible de mener à des complications : cataracte (risque multiplié par 5), glaucome (multiplié par 14), déchirure ou décollement de la rétine (par 22), maladies de la macula qui est responsable de la vision centrale (par 41). Ses objectifs : dépister et assurer la prise en charge et le suivi des patients à risque, faire de la recherche clinique et trouver des solutions innovantes. Il existe des équivalents de telles structures en Asie, mais pas encore en Europe : la France entend devenir leader européen dans ce domaine.
Des dispositifs tout en un quand les problèmes se cumulent
Plutôt que de traiter chaque problème un par un, la tendance est au « en même temps » et à la personnalisation. C’est déjà le cas pour ceux qui cumulent myopie et presbytie – grâce aux progrès constants des logiciels – avec la chirurgie réfractive par laser pour remodeler la cornée. Quand une cataracte apparaît (opacification du cristallin), brouillant la vision de près et de loin, « »les implants à profondeur de champ permettent de retrouver une bonne vision intermédiaire et de loin (parfois aussi de près) sans générer de perte de contraste surtout gênante quand la lumière est faible, précise le Dr Laurent Benzacken, ophtalmologiste, directeur de la clinique ophtalmologique Belle Étoile à Roissy et Chef de service au CHU de Villepinte. Idem avec la technique de la bascule : un implant mono focal corrigeant la vision de loin est posé dans l’œil dominant alors que dans l’autre œil, l’implant corrige un peu moins bien les images éloignées pour privilégier celles de près. Cela demande une petite gymnastique au cerveau mais pour ceux qui le supportent, il n’y a quasi plus besoin de correction ».
Une meilleure surveillance des complications
Pour les myopes forts, la tendance est à la surveillance rapprochée. « Le Fond d’œil est un bon examen de dépistage annuel, à compléter par un OCT (scanner) de la macula et du nerf optique, par un champ visuel pour vérifier l’absence de glaucome (ou l’absence d’évolution) et par l’OCT-angiographie (OCT-A) pour rechercher des néovaisseaux anormaux dans la membrane tapissant l’intérieur du globe oculaire et si besoin prévenir leur rupture. Après des années sous tension pour obtenir des rendez-vous dans des délais raisonnables, cela s’améliore grâce à une délégation de certaines tâches aux orthoptistes » indique le Dr Benzacken. Le doublement du nombre de médecins formés en ophtalmologie ne porte pas encore ses fruits car les études sont longues, mais cela finira par payer.
Une prise en charge optimisée
Lorsque les fibres nerveuses du nerf optique (le câble qui relie l’œil au cerveau) meurent prématurément, la vision est progressivement affectée et c’est irréversible. Cela se voit lorsque la pression à l’intérieur du globe oculaire est trop forte (glaucome) : il faut donc tout faire pour l’abaisser. Des collyres sont prescrits. S’ils ne suffisent pas, une intervention est programmée afin de mieux évacuer le liquide qui est sécrété en permanence dans l’œil et qui fait grimper la pression. Les techniques se multiplient, notamment en chirurgie micro-invasive. « On peut poser un drain (Istent) dans le petit canal qui assure l’élimination de cette humeur aqueuse de l’œil et donc traiter un glaucome en même temps que l’on opère une cataracte, donne pour exemple le Dr Benzacken. Cette pose de drain simultanée n’est pas encore remboursée par la sécurité sociale, mais si son intérêt est confirmé, l’opération sera amenée à se développer ».
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