En seulement deux albums, il s’est imposé comme le fer de lance de la sphère musicale indépendante britannique. King Krule sort vendredi le troisième, « Man Alive ! ».
Tenter de classer la musique de King Krule (Archy Marshall) serait comme parcourir Londres à pied : c’est beau, mais inutilement long. Ce troisième album, « Man Alive ! », qui sort vendredi 21 février, est une nouvelle confirmation. Un titre en forme de cri pour l’album d’un homme torturé mais apaisé.
Archy Marshall, 25 ans, s’est construit dans le sud de Londres, à Peckham, là où avec ses amis, il a perdu bien des soirées à s’abîmer la santé. Devenu King Krule, le jeune homme a bâti sa carrière là-dessus, cette liberté totale, ces excès et cette inspiration incontrôlable, qui traversent encore ce disque.
Sauf que le garçon est devenu père au milieu de l’enregistrement. Sa petite Marina est venue tout bouleverser : « Ma vie a changé très rapidement, même si je ne sais pas à quel point sa naissance a influencé le disque. Elle a inspiré quelques titres, même quand elle était encore dans le ventre de sa mère. »
Je suis devenu clean, plus fort, je vois l’humanité, l’amour, la haine ou le désespoir d’une façon différente.
à franceinfo
Pas de quoi bouleverser le ton crépusculaire de King Krule, qui semble toujours chanter en attendant que le sol l’engloutisse. « C’est un cri, un hurlement, rien de plus. Je ne contrôle pas ce qui sort de moi. Je suis plutôt à l’aise quand je vous dis que j’aime faire de la musique, de l’art, écrire, de la poésie notamment, toutes ces choses », confie l’artiste.
L’Angleterre du Brexit façonne ses textes révoltés, même si ce n’est pas l’objectif principal : « Sur le disque, je parle naturellement de tous les problèmes qui se posent dans notre monde, mais à travers moi. Donc cela parle de tous ceux qui m’entourent, bien sûr. » Cela donne, comme d’habitude avec lui, un disque passionnant à écouter.
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