Ce n’est une surprise pour personne : selon une étude du service statistique du ministère de l’Éducation nationale publiée le 18 juin 2022, les enseignantes sont moins bien rémunérées que leurs collègues masculins.
« Les enseignants gagnent en moyenne 13 % de plus que les enseignantes », rapportent les chiffres officiels.
Et l’écart est encore plus flagrant quand il s’agit de la rétribution des heures supplémentaires.
“La rémunération des heures supplémentaires (HSA) conduit à un gain annuel moyen de 3 640 euros pour les hommes et de 2 990 euros pour les femmes”, indique l’évaluation.
Les enseignantes à temps partiel privées d’heures supplémentaires
Comme le précise une note d’information du ministère publiée dans la foulée de l’étude, cet écart serait notamment dû aux critères d’éligibilité des HSA.
“La réglementation n’autorise pas les stagiaires en responsabilité (à la fois en formation et sur le terrain), ni les enseignants travaillant à temps partiel à effectuer des HSA”, explique le rapport.
Ainsi en 2021, 12,7% des femmes n’étaient pas éligibles aux heures supplémentaires, contre 6,6% des hommes.
« 11,5% des enseignantes du public ont recours au temps partiel, contre 3,3% des leurs homologues masculins », rappelle de son côté Héloïse Bolle, à la tête du compte Instagram @oseille.et.compagnie.
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« Pour les femmes, le nombre et l’âge des enfants à charge sont des facteurs déterminants du travail à temps partiel. À l’inverse, ces facteurs ont peu d’influence sur le travail à temps partiel masculin. La propension au temps partiel des femmes augmente en effet avec le nombre d’enfants à charge », notait l’INSEE en 2016.
Les professeures moins promues que leurs homologues masculins
Mais cet écart s’explique aussi parce que les enseignantes sont moins promues. « Les hommes sont plus nombreux que les femmes dans les corps les mieux rémunérés”, justifient les auteurs de l’étude.
Ainsi, dans le second degré, 27,8% des hommes accèdent à la « hors classe », un « grade réservé aux personnels jugés méritants par leur hiérarchie » et 7,1% à la classe exceptionnelle, « le grade le plus élevé accessibles au personnel enseignant », explicite l’UNSA. Chez les professeures, ces pourcentages tombent respectivement à 24,4% et 5,2%.
Et si les femmes représentent 83,7% des enseignant.es du premier degré et 58,4% des enseignant.es du second degré, « elles n’occupent toutefois que 50,6% des postes d’encadrement », souligne le ministère dans son étude.
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