Déjà expérimentée en Islande, en Espagne ou encore en Belgique, la semaine de quatre jours est en phase de test dans 61 entreprises britanniques depuis le mois de juin 2022.
Une réduction du temps de travail à 32h, payées 35h, qui permettrait d’améliorer le bien-être des salarié.es sans pour autant faire baisser la productivité des entreprises, selon les premières observations rapportées par les employés anglo-saxons.
En effet, les chercheurs de l’Université de Cambridge ont observé les conséquences de cette réduction de 20% des heures travaillées pour le personnel et ont ainsi découvert que travailler moins s’avérait positif à bien des égards.
Semaine de 4 jours : moins de stress et une meilleure conciliation entre le personnel et le professionnel
Selon les chercheurs, la semaine de quatre jours aurait de réels bienfaits. Les chercheurs ont noté « des taux de stress et de maladie considérablement réduits au sein de la main-d’œuvre – avec 71 % des employés déclarant eux-mêmes des niveaux inférieurs d’épuisement professionnel et 39 % déclarant qu’ils étaient moins stressés”, explique le communiqué de presse publié par les chercheurs.
En plus de ça, ce rythme particulier aurait entrainé “une réduction de 65 % des jours de maladie et une baisse de 57 % du nombre d’employés quittant les entreprises participantes, par rapport à la même période l’année précédente”, détaille toujours le communiqué.
Et ce n’est pas tout : la réduction du temps de travail a agi positivement au-delà du bureau. La majorité des interrogé.es ont avoué avoir “trouver plus facile de concilier travail et obligations familiales et sociales” grâce à cette organisation. Concrètement, 60 % des salarié.es ont constaté une plus grande facilité à combiner travail et famille quand 62 % ont avoué qu’il était plus simple de concilier leur travail et leur vie sociale.
Moins de jours travaillés mais plus de productivité
Mais les chercheurs voulaient surtout savoir si cette nouvelle organisation allait réduire la productivité des entreprises. “Avant l’essai, beaucoup se demandait si nous verrions une augmentation de la productivité pour compenser la réduction du temps de travail – mais c’est exactement ce que nous avons trouvé”, a déclaré Brendan Burchell, à l’origine des recherches.
En effet, cette réduction du temps de travail à seulement quatre jours par semaine a poussé les salarié.es à repenser leurs façons de travailler et à réorganiser leur temps, afin de devenir le plus productif.ves possible sur un temps pourtant réduit. Ainsi, en moyenne, les revenus des 61 entreprises étudiées ont augmenté de 1,4%.
“De nombreux employés étaient très désireux de trouver eux-mêmes des gains d’efficacité. De longues réunions avec trop de personnes ont été écourtées ou complètement abandonnées. Les travailleurs étaient beaucoup moins enclins à tuer le temps et recherchaient activement des technologies qui amélioraient leur productivité”, a ajouté Brendan Burchell.
Des retombées positives pour les salariés et les entreprises
Des salarié.es plus heureux dans leur vie professionnelle et personnelle : « il était courant pour les employés de décrire une réduction significative du stress. Beaucoup ont décrit qu’ils étaient capables de se déconnecter ou de respirer plus facilement à la maison. Une personne nous a dit que sa ‘terreur du dimanche’ avait disparu », a expliqué le chercheur Niamh Bridson Hubbard.
Bien qu’une mise en œuvre de cette réduction du temps de travail demande une certaine organisation aux entreprises désireuses de l’instaurer, les nombreux avantages ont pris le pas sur les difficultés. Ainsi, 56 des 61 entreprises étudiées pour l’essai ont l’intention de maintenir ces heures de travail réduites et 18 ont rendu cette nouvelle politique permanente.
En France, « 10 000 Français expérimentent déjà [la semaine de quatre jours] dans des secteurs économiques très variés comme le recyclage industriel ou l’informatique », commentait Gabriel Attal à l’Opinion le 31 janvier 2023.
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