Milieu plus que fragilisé par la crise sanitaire la restauration doit remonter à la surface pour des jours meilleurs. Un lendemain prometteur et sans la moindre crainte pour la pétillante Ana, à la tête avec sa sœur Zully, du restaurant péruvien SISTERS’ FACTORY, à Paris.
Qui veut une part de dynamisme et d’optimisme pour l’avenir ? Ana Sibille, créatrice avec sa soeur Zully, du restaurant péruvien SISTERS’ FACTORY (Paris) vous en serviront avec bonheur. Il est vrai que depuis le début de la crise sanitaire et la fermeture des restaurants pour stopper la propagation du virus, de nombreux gérants crient leur désarroi et ont même peur de devoir mettre la clé sous la porte. L’inquiétude se fait aussi ressentir dans les possibles mesures de réouverture, le 2 juin, présentées par le gouvernement, comme celles concernant les règles de sécurité sanitaire.
Des problèmes que les deux sœurs veulent défier tout en gardant le sourire. Originaires du Pérou, Ana et Zully savent exactement ce que veut dire la phrase : se battre dans des situations compliquées. Les demoiselles ont réussi grâce à une motivation sans nom à repousser les obstacles de la vie ou de leur genre. Avant de se lancer dans la restauration, elles ont fait leurs armes dans le milieu si masculin qu’est l’architecture. Leur cabinet d’archi est d’ailleurs toujours en activité. « J’ai dû m’imposer sur les chantiers car on aimait me prendre pour la stagiaire », nous avoue Ana.
Un constat qui s’est aussi révélé dans le monde de la restauration. « Quand tu rencontres les fameux cuisinistes qui t’épaulent dans la création de ta cuisine, on te parle comme si tu avais un demi-cerveau parce que tu es une femme« , ajoute-t-elle.
Malgré cela, Ana a pu ouvrir SISTERS’ FACTORY, un restaurant aux saveurs méconnues d’inspirations suédoises et péruviennes. Ce lieu n’est pas un simple endroit où manger, mais c’est un berceau d’entraide féminine, à travers des événements prônant la sororité, ayant pour objectif d’aider les femmes à monter leur business et à entreprendre leurs rêves. Des masterclasses ont ainsi lieu avec Les Nanas dʼPaname (« un collectif solidaire de femmes prescriptrices »). Le 4 décembre 2019, la grande aventure du restaurant, mais pas que, commence, dans un décor cosy avec des couleurs chatoyantes qui fait ressortir toute la bienveillance du lieu. Gros bémol au tableau, nous sommes à la veille de la grève des gilets jaunes qui a bloqué le pays. Un début tendu, mais qui n’a pas arrêté les deux entrepreneuses et qui a sûrement aidé à affronter un nouveau bouleversement quelques mois plus tard… Le coronavirus.
Et cette crise du Covid-19 alors ?
« C’est comme être née avec une sœur jumelle, tu ne connais pas autre chose« , explique Ana, qui fait une métaphore liant les problèmes sociétaux et les premiers pas de son restaurant.
La trentenaire insiste sur le fait « incroyable » que son entreprise soit en croissance. Même avec un chiffre d’affaires de zéro au mois d’avril suite à la fermeture de l’établissement, SISTERS’ FACTORY se porte divinement bien. Cette donnée s’explique par « de très bons scores les deux premières semaines de mars » ainsi que des commandes en ligne et à emporter sur place qui ne s’arrêtent pas. « Nous pouvons compter sur la gentillesse de notre clientèle qui nous relaie beaucoup sur les réseaux sociaux« , affirme Ana.
Même sans aide de l’État, Ana trouve que le gouvernement a bien pris en compte les demandes des commerces. « Je me dis que si je n’ai pas réussi à l’obtenir, c’est que je dois être chanceuse. Mieux vaut ne pas mériter une aide et pouvoir tenir que de la mériter et sombrer« , dit-elle.
Le restaurant du monde d’après
Pour Ana, cette période sera bénéfique, car, selon elle, certaines personnes se rendront compte que le métier de restaurateur n’est pas fait pour elles. « À Paris, il y a énormément de propositions de restaurants, hélas la qualité n’est pas au rendez-vous. C’est une vraie prise de conscience des restaurateurs, ils verront s’ils ont choisi ce métier par défaut ou par cœur. Quand tu fournis de bons produits, les clients vont venir, ils vont faire tout dans leur possible pour manger dans ton restaurant », témoigne la jeune femme.
Le circuit court est la meilleure solution pour Ana, qui s’est aidé d’un chef péruvien qui a travaillé avec Alain Ducasse pour remanier sa carte.
Il y aura pour la restauratrice un véritable regain de l’amour que nous portons à la nourriture, sur le comment bien manger. « Je souhaite que les clients fassent la différence entre un plat préparé dans une vielle brasserie et un plat qui a du goût, de la saveur. Il faut dire NON à la piquette et aux Cafés Richard, ainsi qu’à l’entrecôte réchauffée de chez METRO avec ses frites surgelées trop cuites« , commente Ana.
En ce qui concerne la reprise, aucune peur pour elle : « Nous avons 59 places assises donc on a de la chance, car ce n’est ni trop ni pas assez. On fera une table sur deux. »
Dans une restauration plus résonnée, d’après Ana, les nouveaux gérants devront se diversifier comme les slashers (des salariés qui font le choix d’endosser plusieurs casquettes professionnelles dans le but de s’épanouir). « J’ai un restaurant, mais je suis architecte et je fais des live recettes sur Instagram« , explique l’entrepreneuse.
Pour les jeunes business women qui ont peur de se lancer, écoutez le conseil d’Ana : « Allez-y, au pire vous tombez et vous recommencez autre chose. La satisfaction de voir son projet se réaliser est grandiose. »
Restaurant péruvien | SISTERS’ FACTORY | 43 rue de l’Arbre Sec, 75001 Paris | +33986248723
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