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Dans une fratrie de garçons, la bagarre est souvent au menu des jeux d’enfants. Faut-il les laisser faire ? Oui, à certaines conditions selon la psychologue Suzanne Vallières.
Bataille d’oreiller dès le réveil, échange de coups de pied à la moindre contrariété, dans une fratrie avec plusieurs garçons, c’est souvent la bagarre. « Les mamans ont du mal à tolérer le bruit et les gesticulations qui vont avec« , décrypte Suzanne Vallières, psychologue, auteur du psy-guide des parents épuisés (ed. de l’homme).
Pourtant, chez le petit garçon, il s’agit d’un besoin physique naturel. Dès 4 ans, il a besoin de montrer son identité sexuelle. Et ce jusqu’à l’adolescence. Il est débordé par un surplus d’énergie qu’il ne sait pas comment gérer. Avec cette activité, il développe sa confiance en lui et sa solidité intérieure. « D’ailleurs, dans les fratries fille-garçon, souvent la petite fille est agacée quand son frère cherche la bagarre car elle ne ressent pas ce besoin-là, » remarque la psychologue. Mais comment éviter que ça dégénère ?
Donner un cadre
« Ce que je recommande aux parents, c’est de laisser un espace pour cela« , conseille la psychologue. « Si les enfants veulent se bagarrer, il faut leur expliquer que ça ne se fait pas n’importe où, ni à n’importe quel moment. Cela peut être seulement à l’extérieur, dans le jardin ou au parc et jamais dans la maison. En tout cas, il est important de ne pas les priver de cette activité. Sinon, ils finiront toujours par se quereller. Mais de manière plus mesquine comme en se donnant des croche-pieds par exemple« . Avec le risque que ça tourne mal.
Le noter dans l’agenda
La psychologue conseille d’en faire un jeu programmé dans la semaine, de la même manière qu’il pourrait exister un temps jeu de société. Si vous fixez la bagarre tous les samedis matin à 10h par exemple, les enfants vont l’attendre toute la semaine et les relations seront plus apaisées. Si une bagarre démarre hors programmation, vous pouvez dire aux enfants : « est-ce qu’on est samedi matin? Non« . « Vous pouvez aussi l’utiliser comme conséquence », note la spécialiste. « Vous pouvez lui dire : Si tu ne respectes pas cette règle, tu ne participeras pas samedi matin au jeu de bagarre. C’est une manière d’apprendre à l’enfant que quand on transgresse les règles, il y a des conséquences« .
Eviter que la bagarre joue les prolongations
« Le propre de la bagarre, c’est que quand c’est parti, il n’y a pas de fin« , note Suzanne Vallières. « Les enfants veulent continuer. » C’est pourquoi il est important de mettre en place des marqueurs de temps, des repères adaptés notamment pour les plus petits. Par exemple, la bagarre dure jusqu’au repas, après c’est terminé. Evitez les batailles juste avant d’aller au lit. Après un tel moment d’excitation, difficile de trouver le chemin du sommeil.
Sécuriser l’environnement
Si la bagarre a lieu dans le jardin, prévenez des éventuels dangers : ni sur l’asphalte, ni sur le béton mais uniquement sur la pelouse. Dans la maison, vous pouvez limiter le lieu au canapé, en éloignant la table basse et tout ce qui peut être risqué autour.
Faire intervenir le papa
Incitez le papa à prendre part aux jeux de bataille. Un instructeur précieux pour montrer la voie vers des bagarres sans larmes. Il peut utiliser les chatouilles, enseigner des prises de lutte. S’il y a une grande différence d’âge entre les garçons, c’est l’occasion pour le grand de livrer une bagarre plus musclée avec son père, afin de calmer le jeu avec son petit frère.
Fixer des règles
Prévenez vos enfants qu’il y a des règles du jeu. Cela peut surprendre dans la mesure où notre inconscient associe souvent bagarre et violence. Pourtant, il est important de fixer des limites : pas de croche-pied, ni de tape sur le visage, ni de coups de poing dans le ventre, ni d’insultes… « Cela doit demeurer un jeu de force physique, comme la lutte ou le karaté« , constate la psychologue. « Les enfants apprennent à se défendre, mais dans le respect de l’autre. Il faut qu’ils intègrent que c’est un jeu qui ne doit pas être utilisé quand on est fâché contre quelqu’un. C’est plutôt un cours de défense.«
A lire : Le psy-guide des parents épuisés, Suzanne Vallières, les éditions de l’homme. Du même auteur : le psy-guide de la discipline pour les enfants de 0 à 10 ans, les psy-trucs pour les enfants de 6 à 12 ans (les éditions de l’homme).
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