D’abord prévue au printemps, la rétrospective Matisse, comme un roman est à voir au Centre Pompidou de Paris, du 21 octobre 2020 au 22 février 2021.
Tous les chapitres de la vie du peintre, mort en 1954, seront à l’honneur. Il s’agit de la plus grande rétrospective consacrée à Henri Matisse depuis celle du Grand Palais, en 1970.
Une invitation au bonheur
L’œuvre de Matisse est une leçon de bonheur qui tient tout entière dans l’exubérance des couleurs, la volupté des décors, la danse des gouaches, l’allégresse du trait. Cette vitalité des œuvres procède aussi d’une incroyable capacité à inventer de nouvelles formes.
Matisse déclarait lui-même : « L’importance d’un artiste se mesure a` la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduits dans le langage plastique. »
Une fabrique de l’illusion
Parmi les 230 pièces présentées, des œuvres au format XXL comme La tristesse du roi (1952), où Matisse utilise sa technique de la gouache découpée, ou le fameux Intérieur aux aubergines (1911), une grande toile de 2,12 × 2,46 m prêtée par le musée de Grenoble.
À partir d’une nature morte, le peintre y déjoue les lois de la perspective en introduisant des jeux savants de cadre, de paravent et de fenêtre. Un véritable tour de force expérimental.
Un langage visionnaire
Aragon admirait tant l’artiste qu’il lui a consacré un ouvrage de 900 pages, Henri Matisse, roman. La rétrospective du Centre Pompidou rejoue le titre du livre somme d’Aragon et revient amplement sur les liens que le peintre entretenait avec les textes.
Le plus bel exemple de cette virtuosité dans le tressage des images et des mots est son livre fleurs Jazz. En dessinant directement dans la couleur, Matisse crée une rythmique d’arabesques qui reste aujourd’hui encore la bible des graphistes.
Cet article a été initialement publié dans le n°818 de Marie Claire, daté de novembre 2020.
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