Masters 1000 de Paris-Bercy : Gaston emporte Alcaraz et Bercy dans son tourbillon

Un peu plus d’un an après son épopée jusqu’en huitièmes de finale de Roland-Garros, voilà le gaucher toulousain, vainqueur 6-4, 7-5 de Carlos Alcaraz, pour la première fois à ce stade de la compétition en Masters 1000. Il y défiera dès vendredi le numéro 2 mondial, récent vainqueur de l’US Open et tenant du trophée parisien, Daniil Medvedev.

« Je me sens forcément un peu fatigué, mais je joue au tennis pour jouer des matches comme ça, avec un stade plein comme ça, apprécie Gaston. C’est que du kiff d’être ici. »

Il fallait voir Bercy, à minuit et demie passée, encore très copieusement garnie, entonner la Marseillaise à pleins poumons. C’est que Gaston (21 ans) lui fait alors vivre un nouveau rebondissement dont il a le secret.

Encore mené 5-0 dans le deuxième set quelques dizaines de minutes plus tôt, et passé à deux points de le perdre, le futur pensionnaire du top 70, arrivé 103e mondial à Paris, vient d’aligner six jeux consécutifs – et de donner le tournis jusqu’à lui faire perdre son calme au d’habitude si posé Alcaraz – et s’apprête à servir pour le gain du match.

« Déjà préparé ma tenue pour le 3e set » 

Il y parvient sans trembler, en concluant même sur un ace. « Je vais être franc, j’avais déjà préparé ma tenue pour le troisième set, a souri Gaston. Mais j’ai entendu quelques « remontadas » et je me suis dit pourquoi pas ? »

Bien avant ça, on a compris dès l’entrée des deux joueurs que Bercy avait envie de vivre une soirée surchauffée, avec les « Hugo, Hugo, Hugo » qui dévalaient des tribunes ou l’ovation qui a accompagné la première amortie distillée par Gaston.

Pendant le premier set, l’élève de Marc Barbier a ébloui avec son tennis si enthousiasmant et ensorcelant, fait de variations de rythme et d’angles, et d’une défense de fer. Même si Alcaraz a compté à deux reprises un break d’avance.

Le jeune Espagnol, déjà 35e mondial à 18 ans et récent quart-de-finaliste à l’US Open, a semblé retrouver ses esprits dans la seconde manche, jusqu’à s’échapper 5 jeux à 0 – malgré un époustouflant point perdu au bout de cinq smashes réexpédiés par Gaston.

C’est le moment où le petit génie toulousain est de nouveau sorti de sa boîte, raflant 21 des 23 derniers points. Au grand dam d’Alcaraz, complètement déboussolé. « C’est difficile de mettre des mots là-dessus, l’émotion est tellement forte, souffle Marc Barbier, l’entraîneur de Gaston. C’est tellement étonnant ce qui se passe que c’est magique. C’est une semaine magique. »

Le tournoi parisien de Gaston avait déjà tout d’une aventure. Dès son premier tour de qualification, face au Sud-Africain Kevin Anderson, il a écarté deux balles de match. Puis, dans ses trois matches suivants, il s’est retrouvé mené d’un set et d’un break avant de retourner à chaque fois la situation.

En octobre 2020, lors de l’édition de Roland-Garros exceptionnellement reprogrammée à l’automne à cause du Covid-19, le petit gabarit (1,73 m) s’était fait un nom en s’offrant Stan Wawrinka pour s’inviter en huitièmes de finale, puis en y poussant Dominic Thiem jusqu’au cinquième set. Il pointait alors au-delà de la 200e place mondiale.

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