Marlène Schiappa salue le courage d'Adèle Haenel : "Dénoncer un agresseur est toujours difficile"

La secrétaire d’État revient pour la première fois sur le récit d’Adèle Haenel, qui accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’«attouchements» et de «harcèlement sexuel».

Jusqu’à présent, elle ne s’était pas exprimée sur l’affaire. Marlène Schiappa a rompu son silence, ce vendredi 8 novembre, en revenant sur l’onde de choc déclenchée par le récit d’Adèle Haenel. Dans une longue enquête de Mediapart, l’actrice de 30 ans accuse en effet le réalisateur Christophe Ruggia d’«attouchements» et de «harcèlement sexuel».

«À chaque fois qu’une femme parle des violences sexistes ou sexuelles qu’elle a subies, c’est un progrès, pour toutes les femmes qui elles ne peuvent pas parler, assure la secrétaire d’État en charge de l’égalité femmes-hommes aux Inrocks. Puis de saluer le courage d’Adèle Haenel et la justesse de ses propos. «Elle précise bien qu’elle parle aujourd’hui car elle se sent suffisamment en sécurité notamment dans sa carrière pour le faire», poursuit la ministre. Avant de rappeler : «Celles des actrices dont la notoriété est moindre sont trop souvent soupçonnées de vouloir « se faire de la pub », comme si c’était une pub souhaitable !»

En vidéo, #MeToo: les accusations d’Adèle Haenel envers le réalisateur Christophe Ruggia

« Le témoignage d’Adèle Haenel ne sera pas le dernier »

Si le mouvement #MeToo a contribué à la libération de la parole, toutes les voix ne se sont pas encore élevées. «Le témoignage d’Adèle Haenel ne sera pas le dernier», assure Marlène Schiappa. Et pour cause : «Oser dénoncer un agresseur est toujours une difficulté», estime celle qui porte depuis 2017 au gouvernement la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Mails, lettres… La fondatrice du blog «Maman travaille» l’affirme, elle reçoit chaque jour des centaines de témoignages de femmes qui ont besoin de parler et souffrent en silence. «Je crois que notre société n’a pas pris la mesure exacte de l’ampleur des violences sexistes et sexuelles, considère-t-elle. Elles n’épargnent aucune classe sociale et aucune tranche d’âge.»

Le temps de l’action

Bien qu’elle ait raconté toute son expérience, Adèle Haenel dit ne pas vouloir porter l’affaire devant la justice, qui «condamne si peu les agresseurs». Face à cet aveu d’échec, Marlène Schiappa maintient que tout sera mis en œuvre pour protéger les victimes et punir les agresseurs. «Il nous appartient, nous gouvernement, de créer les conditions d’un vrai choix et donc d’une vraie condamnation pour mettre fin à ce sentiment d’impunité», martèle la secrétaire d’État. «C’est ce constat révoltant qui m’a amenée à m’engager en politique, vous savez, pour faire bouger les choses.»

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