- Une exposition dévoilant 450 objets sur l’empire Mongol s’ouvre au château de Nantes ce samedi.
- Elle se tiendra jusqu’en mai 2024.
- « Au travers de sa capacité à fédérer pour construire un empire gigantesque », Gengis Kahn, l’un des plus grands conquérants de l’Histoire, « dit beaucoup sur la mondialisation », estime le directeur du musée.
« Il a fallu de la ténacité pour échapper à la censure chinoise ». Après six ans de préparation, les équipes du château de Nantes s’apprêtent à ouvrir fièrement les portes d’une nouvelle grande exposition sur l’empire mongol, décrite comme inédite. Si quelque 450 objets pour la plupart jamais vus en France seront à découvrir, jusqu’en mai 2024, c’est qu’une grande partie d’entre eux ont été spécialement prêtés par le musée national Chinggis Khan, à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie.
Le pays a décidé d’aider le musée d’histoire de Nantes après que la Chine, partenaire initial, avait mis son véto au premier scénario de l’exposition, en proposant un nouveau. « Il comportait des éléments de réécriture tendancieux visant à faire disparaître totalement l’histoire et la culture mongole au bénéfice d’un nouveau récit national », déplorait alors Bertrand Guillet, le directeur du musée. Le nom de Gengis Kahn, qui s’affiche aujourd’hui en grandes lettres, devait par exemple disparaître.
Plus de 22 % des terres du globe
Pourtant, « au travers de sa capacité à fédérer pour construire un empire gigantesque », l’un des plus grands conquérants de l’Histoire « dit beaucoup sur la mondialisation », estime le directeur du musée, qui souhaite aller au-delà de la vision « du guerrier brutal et sanguinaire ». À leur apogée, au XIIIe siècle, les Mongols contrôlent plus de 22 % des terres du globe. Sur les deux étages de l’exposition, les visiteurs voyageront des plaines de Mongolie à l’extrême sur de la Chine, de l’océan Pacifique au Moyen-Orient, afin de comprendre les profondes mutations politiques, économiques, mais aussi artistiques ou scientifiques qui les ont traversées.
Cette expo revêt évidemment une dimension diplomatique. En témoigne ce drap cousu d’or, fabriqué au XIIIe siècle au sein de l’empire et qui aurait été offert à Saint-Louis, qui ouvre le parcours d’exposition comme un clin d’œil sur les preuves de relations franco-mongoles vieilles de huit siècles. Le président de la Mongolie, Ukhnaa Khurelsukh, en visite d’Etat en France depuis mardi, doit la découvrir ce vendredi soir lors d’une visite. Emmanuel Macron s’était rendu au musée Gengis Khan lors de sa propre visite en Mongolie, au mois de mai. L’exposition s’y poursuivra d’ailleurs pendant l’été avant d’être probablement accueillie dans d’autres pays.
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