Emmanuel Macron a reçu lundi les 264 lauréats de la commande publique de 30 millions d’euros baptisée « Mondes Nouveaux ». Lors de cette réception, le chef de l’État a rendu hommage à ces artistes pour avoir « bousculé les frontières » entre les disciplines et créé des « nouveaux mondes ».
« Durant le début de l’épidémie, on parlait beaucoup du monde d’après », a-t-il poursuivi. « Il se peut qu’on soit dans le monde d’après mais il ressemble furieusement au monde d’avant, avec des contraintes supplémentaires et des mêmes choses qu’on n’avait pas tellement envie de revoir du monde d’avant mais qui sont toujours là, têtues », a-t-il souri.
Un « appel à création »
« Je ne sais pas si un monde nouveau est possible », a-t-il ajouté, « mais ce qui rend le monde actuel insupportable, c’est de penser que le souhaitable est le monde ancien, ou une idée fantasmée du monde ancien ou plutôt le rêve d’un monde ancien qui n’a jamais été, mais qui apparaît plus rassurant que le monde dans lequel on vit ».
Cette commande d’État, décidée après le confinement de 2020, s’appuie sur un « appel à création » pour proposer aux artistes, dans tous les champs (design, écriture, spectacle vivant, musique, arts visuels…) de les accompagner dans leur création, en lien avec des sites du patrimoine sous le pilotage d’un comité présidé par Bernard Blistène, ancien directeur du Centre Pompidou, et en partenariat avec le Conservatoire du Littoral et les Monuments Nationaux. 264 projets ont été sélectionnés sur 3.200, souvent portés par des collectifs (85 en tout soit 430 artistes). 60 % des artistes retenus ont moins de 40 ans.
Un équilibre entre les disciplines
« Ce qui a dicté notre choix c’est un équilibre entre les disciplines, l’ampleur des projets et l’expression de la conscience du monde dans lequel ils vivent », a expliqué Bernard Blistène à a presse.
Parmi eux, une captation sonore dans des grottes préhistoriques restituée sous forme d’opéra ; une grande toile protéiforme faisant parler les textes fondateurs sur la séparation de l’Église et de l’État ; une « œuvre-navire » à partir d’un assemblage d’anciennes voiles accueillant des événements culturels sur l’écologie ; une fiction radiophonique s’appuyant sur l’arrivée au début du XVIe siècle d’un Rhinocéros à Marseille ; un projet de l’île de la Réunion pour « enregistrer les sons de la terre » ou encore un concert de piano en relation avec la tapisserie de l’Apocalypse à Angers.
Les arts visuels sont représentés à environ 29 % tandis que 26 % des projets sont au croisement de plusieurs disciplines. Le spectacle vivant et la musique sont représentés à 22 %, le design et les arts appliqués à 14 % et l’écriture à 9 %, selon l’Élysée.
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