Menée sur des souris, une étude publiée dans la revue scientifique Environnement International (février 2023) suggère que l’exposition des pères aux phtalates peut augmenter le risque de maladies métaboliques chez leurs progénitures sur deux générations.
Les phtalates sont des produits chimiques utilisés pour rendre les plastiques plus durables. Ils « sont utilisés dans la fabrication de certains produits de consommation », rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). On en retrouve dans les jouets, les cosmétiques, certains médicaments, les peintures, ou encore dans les tissus et textiles. « Les phtalates sont considérés comme des perturbateurs endocriniens et la plupart sont classés comme ‘substances toxiques pour la reproduction' », pointe également Santé Publique France.
Une résistance élevée à l’insuline chez la descendance de première génération
Pour obtenir de tels résultats, les chercheur.se.s ont étudié l’impact de l’exposition paternelle à un phtalate appelé dicyclohexylphtalate (DCHP) sur la santé métabolique de la première et de la deuxième génération de progénitures chez la souris. L’équipe a découvert que l’exposition paternelle au DCHP pendant quatre semaines entraînait une résistance élevée à l’insuline et une altération de la signalisation de l’insuline chez la première génération d’enfants. Le même effet, mais plus faible, a été observé chez les descendants de la deuxième génération.
Les chercheurs se sont concentrés sur le sperme, en particulier les petites molécules d’ARN qui sont responsables de la transmission des informations de génération en génération. Ils ont utilisé une méthode innovante qui a démontré que l’exposition au DCHP peut entraîner des modifications de petits ARN dans le sperme.
« Nous avons découvert que l’exposition paternelle aux phtalates peut avoir des effets néfastes intergénérationnels et transgénérationnels sur la santé métabolique de leur progéniture », a déclaré le Pr de Sciences Biomédicales Changcheng Zhou, dans un communiqué de l’université. Et d’ajouter : « À notre connaissance, notre étude est la première à le démontrer ».
Parmi les maladies métaboliques les plus connues, on trouve le diabète, l’hypertension artérielle ou encore la dyslipidémie (taux anormal de lipides dans le sang) qui comprend l’hypercholestérolémie pure soit un taux de LDL- cholestérol élevé (considéré comme le »mauvais » cholestérol) ; l’hypertriglycéridémie pure (taux de triglycérides élevé) ; l’hypertriglycéridémie mixte (taux de LDL-cholestérol et de triglycérides élevés) ; un taux de HDL-cholestérol bas (considéré comme le « bon » cholestérol).
« Il est préférable de minimiser notre utilisation de produits en plastique, conclut le Pr ZhouCela peut également aider à réduire la pollution plastique qui est un problème environnemental majeur ».
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