Que voir au cinéma en ce mois d’octobre 2020 ? Pour ceux qui ont envie de quitter le plaid et Netflix entre deux averses – car les deux sont compatibles – ce premier mois d’automne offre de belles pépites.
À commencer par Adieu les cons, nouvelle comédie dans laquelle Albert Dupontel, cette fois aux côtés de la flamboyante Virginie Efira, continue d’explorer les absurdités de notre société, avec humour et poésie.
"Adieu les cons", d’Albert Dupontel – sortie le 21 octobre
S’illustrant à nouveau dans le registre de la satire sociale, qu’il affectionne tant, Albert Dupontel incarne cette fois JB, un fonctionnaire au bout du rouleau. Alors qu’il tente de se suicider à son bureau, il blesse un collègue, et se retrouve en fuite.
Mais il n’est pas seul, puisqu’il rencontre Suze Trappet (Virginie Efira), qui cherche désespérement à retrouver la trace d’un bébé qu’elle a abandonné sous X à l’âge de 15 ans. Ils font un pacte : s’aider jusqu’au bout. Leur course folle les mènera aux confins de l’absurdité administrative, mais aussi, l’espoir d’une vie meilleure.
Adieu les cons, d’Albert Dupontel, avec Albert Dupontel, Virginie Efira et Nicolas Marié, en salle le 21 octobre
"ADN" de Maïwenn, sortie le 28 octobre
À la mort de son grand-père algérien dont elle était très proche, Neige (Maïwenn) se retrouve au milieu de son clan familial très divisé, auquel elle décide de se confronter pour mieux se comprendre.
ADN, de Maïwenn, avec Maïwenn, Louis Garrel, Fanny Ardant et Marine Vacth, en salle le 28 octobre
"Kajillionaire", de Miranda July – déjà en salle
Inventif, rocambolesque, décalé : on hésite sur les qualités à accoler au nouveau formidable film de Miranda July, neuf ans après sa « dramédie » sur un couple en déroute, Le futur – et avant cela Moi, toi et tous les autres qui l’avait imposée en 2006 en nouveau phénomène de Sundance.
Ici, le faux thriller sur une famille d’escrocs gaffeurs fait penser à la folie burlesque d’un Buster Keaton ou à la fantaisie visuelle d’un Wes Anderson, en plus badass pour notre bonheur !
Emily Barnett
Kajillionaire, de Miranda July, avec Evan Rachel Wood, déjà en salle
"Drunk", de Thomas Vinterberg – sortie le 14 octobre
Quatre amis professeurs, au bilan existentiel maussade, font le pari d’expérimenter durant leurs cours la théorie d’un psychologue. Son idée : nous serions plus intelligents et performants avec en permanence 0,5 g d’alcool dans le sang.
Les débuts sont euphorisants mais leur petit monde éthylique va vite se brouiller. Sur un mode mi-tragique, mi-burlesque, le réalisateur danois nous raconte à nouveau, vingt-deux ans après Festen, une fête qui tourne mal.
Vincent Cocquebert
Drunk, de Thomas Vinterberg, avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe, en salle le 14 octobre.
Rétrospectives Ida Lupino – déjà en salle
Avant de devenir l’une des rares réalisatrices à Hollywood au début des années 50, Ida Lupino jouait les vamps, notamment chez Raoul Walsh. Mais ce sont des femmes plus complexes, qu’elle a révélées dans six films entre 1949 et 1953, comme Not wanted (photo), sur une grossesse non voulue, Never fear et Outrage, à propos d’un viol, qui brossent les portraits bouleversants d’héroïnes combatives en butte au puritanisme de l’époque.
À (re)découvrir de toute urgence en salle, en version restaurée.
EB
Not wanted, Never fear, The hitch-hiker, The bigamist (Les Films du Camélia), déjà en salle.
- La montée salvatrice du polar féministe, racontée par Hannelore Cayre, Marion Brunet et Louise Mey
- Delphine Seyrig, moderne indomptée
"Garçon chiffon", de Nicolas Maury – sortie le 28 octobre
Nicolas Maury, aussi émouvant qu’hilarant devant la caméra, passe à la réalisation avec une comédie existentielle très réussie.
L’histoire, c’est celle de Jérémie, un trentenaire à fleur de peau, mal dans son couple qui se disloque et dans sa carrière de comédien qui ne décolle pas. Le temps d’un break pour apprendre le texte d’une pièce, Jérémie va retourner dans le Limousin chez sa maman (Nathalie Baye), dont il tient le surnom de Chiffon. L’occasion de dépoussiérer leur relation mère-fils.
VC
"L’Enfant rêvé", de Raphaël Jacoulot – sortie le 7octobre
Au coeur des forêts du Jura, François (Jalil Jespert) tient une scierie familiale avec son épouse Noémie (Mélanie Doutey). Seule ombre au tableau : le couple ne parvient pas à avoir d’enfant, et ne s’entend pas sur la suite. Noémie veut adopter, ce à quoi François est opposé.
Leur destin s’en trouve bouleversé lorsque Patricia (Louise Bourgoin), elle-même mariée et mère, emménage dans la région. Elle et François démarrent une liaison passionnelle, et elle se retrouve enceinte. François va devoir faire des choix, et ne pas se laisser sombrer.
L’Enfant rêvé, de Raphaël Jacoulot, avec Louise Bourgoin, Mélanie Doutey et Jalil Jespert, en salle le 7 octobre
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