Les congés maladie rémunérés font baisser la mortalité chez les salariés

Une étude, publiée dans le Journal américain de médecine préventive le 29 août 2022, a révélé qu’accorder des congés maladies payés réduisaient nettement la mortalité des travailleurs américains. 

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs de l’Université de Syracuse dans (New York) se sont appuyés sur « les décès d’adultes âgés de 25 à 64 ans entre 1999 et 2019 ». Ils ont également évalué les données des centres de contrôle et de prévention des maladies.

Ainsi, ils se sont rendus compte que la mortalité par suicide, homicide, liée à la drogue, à l’alcool et à des accidents de transport, baissait lorsque les entreprises offraient des congés maladie payés à leurs salariés. 

Alors qu’en France, l’arrêt maladie est un droit – « si vous êtes salarié en arrêt de travail pour maladie, vous avez droit à des indemnités journalières : versées par la sécurité sociale aux salariés en arrêt de travail maladie ou consécutif à un accident de travail ou maladie professionnelle. Elles sont versées sous conditions de cotisations avec un délai de carence. Vous pouvez également percevoir, sous conditions, des indemnités complémentaires versées par votre employeur », précise service-public.fr – aux États-Unis, peu nombreux sont les employeurs qui font bénéficier leurs employé.es de ces arrêts rémunérés.

Arrêt maladie rémunéré : une mortalité en baisse chez les femmes

Concrètement, l’étude dévoile que la mortalité aurait baissé de près de 5% dans les entreprises permettant à leurs salariés, travaillant au moins 40h par semaine, d’être en arrêt maladie.

La mortalité plus faible engendrée par ces « congés » était significative, “pour les décès par suicide et homicide chez les hommes et pour les décès liés aux homicides et à l’alcool chez les femmes”, peut-on lire dans l’étude

En effet, l’augmentation des congés maladie pris en charge de 0 à 40h par an réduisait même significativement la mortalité par homicide : de plus de 14% chez les femmes et de 8% chez les hommes. 

Des pathologies moins bien prises en charge et des risques de blessures au travail

En effet, les personnes ne pouvant se permettre de s’arrêter quelques jours, sous peine de justifier d’une baisse de salaire à la fin du moins ont « plus de chance de reporter des soins médicaux, de transmettre une maladie à leurs collègues, de se blesser au travail, d’avoir des accidents potentiellement mortels ». 

“Les travailleurs sans congés de maladie payés sont plus susceptibles de travailler malades et sont plus susceptibles de retarder les soins médicaux nécessaires, ce qui peut entraîner une maladie prolongée et aggraver des problèmes de santé autrement mineurs. L’absence de congés payés a également un effet d’entraînement sur la famille d’un travailleur”, a déclaré Barbara L. McAneny, ancienne Présidente du conseil d’administration de l’Association médicale américaine, auprès de Healthline.

De plus, sans possibilité de se reposer et de se soigner, ces salariés risquent également plus de perdre leur emploi (qu’ils ne peuvent exercer dans les meilleures conditions). Un charge mentale qui « augmente le risque de suicide ou de consommation d’alcool et de drogues ». 

Et en France, comment ça se passe ?  

En France, bien que les congés maladie rémunérés sont un droit, une étude de la DARES publiée en 2020 a révélé qu’en 2016 « plus d’un jour de maladie sur quatre (27 %) s’est traduit par du présentéisme, une pratique qui consiste à aller travailler tout en étant malade » en France. 

« Selon différentes études, cette pratique a en moyenne pour effet d’aggraver les problèmes de santé des salariés et d’augmenter, à moyen et long terme, le nombre des absences pour raisons de santé », avait alors prévenu l’organisation. 

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