Les accords toltèques, la sagesse chamane pour améliorer son quotidien

Philosophie centenaire mésoaméricaine actualisée par un chamane mexicain, les « accords toltèques » sont autant de ressources à introduire dans la vie quotidienne pour repenser son rapport à l’autre… et aller mieux.

Nous accumulons au cours de notre vie des poids qu’il nous semble souvent plus simple d’enfouir sous un manteau de convenances. Si refuser d’affronter les difficultés peut parfois faire du bien, à long terme la politique de l’autruche peut s’avérer dévastatrice pour le moral. C’est le constat du chamane mexicain Miguel Ruiz qui a cherché des clés pour s’affranchir de cette souffrance. Si son nom vous est inconnu, son ouvrage l’est peut-être moins. Les quatre accords toltèques : la voie de la liberté personnelle (1), paru initialement en 1997, est une référence en matière de développement personnel, comptabilisant des millions de lecteurs à travers le monde. L’auteur apprend à se libérer des charges mentales et à repenser son rapport à l’autre. Quatre clés, ou plutôt cinq, qui permettraient de s’affranchir des souffrances et de reprendre confiance en soi. Précisions.

Renouer avec les autres en mesurant l’impact des mots

Pour Miguel Ruiz, il est crucial de dire ce que l’on pense, car l’hypocrisie et la médisance reviennent à nuire à sa propre personne. Selon l’auteur, toute attitude négative engendre une souffrance. Les mots sont cependant à utiliser avec prudence et parcimonie, pour éviter d’infliger une blessure à autrui. Un dérapage incontrôlé peut marquer ou complexer les personnes les plus sensibles durant des semaines, des mois, voire des années. User de diplomatie et modérer ses propos est aussi primordial, et le conseil vaut pour soi-même, pour ces mots que l’on s’adresse devant le miroir ou après avoir essuyé un échec. Être dur envers soi contribue à polluer son esprit.

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Rompre avec le regard des autres en retrouvant confiance en soi

On passe bien moins de temps à s’interroger réellement sur ce que nous sommes vraiment et ce que nous valons, qu’à projeter sur nous le jugement des autres. Et c’est une faute à ne pas commettre. Quand on a confiance en soi, on reconnaît plus vite le bien fondé de certaines remarques. Inutile donc de se remettre en question à la moindre critique. Loin de l’idée de ne jamais changer, ce précepte nous apprend simplement à différencier l’image que nous renvoyons aux autres, qui peut être biaisée par des facteurs multiples, et notre propre identité. Il faut apprendre à prendre du recul sur certaines situations et laisser à l’autre la responsabilité de sa parole.

Réduire sa charge mentale en cessant de penser à la place des autres

Qui n’a jamais pensé qu’une personne lui en voulait subitement alors qu’en réalité, il n’en était rien ? Tous ces dilemmes moraux sont nourris par nos peurs, rien de plus. Il faut faire fi de ces questions qui nous torturent inutilement lorsque l’ombre d’un problème survient. Transposer ses incertitudes sur les actions d’autrui revient à nourrir une souffrance vide de sens. Il faut savoir extérioriser sans blesser l’autre et apprendre à écouter clairement ce que l’on nous dit sans interpréter le propos.

Toujours faire de son mieux pour ne plus regretter

La culpabilité et le regret sont les deux moteurs de la déprime chronique. Pour s’éviter le fardeau des journées à broyer du noir, on s’applique à faire de son mieux. Si cela paraît couler de source, avoir conscience que l’échec est aussi important que la réussite, c’est se donner le courage d’essayer. Qu’importe l’issue, donner le meilleur de soi et aller jusqu’au bout des choses permet de rompre avec le perfectionnisme malsain qui nous entoure. S’efforcer d’en faire trop, c’est risquer de ne pas être à la hauteur et d’être malheureux en définitive. À l’inverse, ne pas en faire assez revient à culpabiliser de ne pas avoir livré assez d’effort et n’apporte que des regrets. Il faut apprendre à connaître ses limites et ses capacités pour ne pas être éprouvé par ce genre de situations, comprendre quels sont les objectifs qui sont en adéquation avec nos possibilités et se fixer des objectifs concrets et réalisables.

Être à l’écoute des autres, la cinquième clé

L’enfant intérieur

Les travaux de Miguel Ruiz et de son père font écho aux théories de Gustav Jung sur l’«enfant intérieur». Selon le chef de file de la pensée analytique, les traumatismes de l’enfance se creusent à l’âge adulte ou se régénèrent à mesure de travail.

«Soyez sceptique, mais apprenez à écouter», précise José Ruiz dans Le Cinquième Accord toltèque, la voie de la maîtrise de soi (2). Coécrit avec son père et paru en 2010, ce nouveau chapitre apprend un précepte et une nouvelle façon d’interagir avec les quatre autres. Dans cette approche plus contemporaine, fils et père abordent l’idée de ne pas croire aveuglément aux autres ni en soi-même. Ils rappellent qu’une information mérite d’être pleinement digérée et mûrie. S’ouvrir aux propos des autres en prenant le temps de les écouter, c’est mettre de côté la confrontation et la hargne à l’origine de certains conflits. En ne cédant pas à un scepticisme mal placé, on favorise le débat constructif tout en se protégeant des altercations malencontreuses.

(1) Les quatre accords toltèques : la voie de la liberté personnelle, de Don Miguel Ruiz, Éd. Jouvence, Ré-édition, 144p., 17,90 €.
(2) Le Cinquième accord toltèque : la voie de la maîtrise de soi, de Don Miguel Ruiz & Don José Ruiz, Éd. Tredaniel, 246 p., 19,90 €.

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