Le philosophe et historien, Bernard Andrieu également directeur de l’Institut des sciences du sport-santé de Paris, développe dans son dernier ouvrage Histoire du sport-santé. Du naturisme à la médecine du bien-être, (éd. L’Harmattan) les liens qui unissent le sport et la santé depuis plus d’un siècle et demi.
Marie Claire : Fait-on plus de sport aujourd’hui qu’il y a dix ans ?
Bernard Andrieu : Si on regarde les statistiques, officiellement 60% de Français faisaient une activité physique en 2020. Mais de quoi parlons-nous ? S’agit-il de footing, de natation ou de yoga… On ne sait pas réellement car sur ce pourcentage, peu sont inscrits dans une fédération. Une certitude : depuis dix ans, ce chiffre n’a pas bougé. Et ce n’est pas une très bonne nouvelle. Nous vivons une période assez dramatique, notamment pour les plus jeunes qui passent beaucoup de temps devant les écrans. On a constaté une perte des capacités motrices des enfants. L’éducation au corps vivant n’est pas suffisante.
Nos sociétés préparent des populations sédentaires et obèses. Si la courbe des pratiquants de sport n’augmente pas, celle de l’obésité, elle, progresse.
On a pourtant l’impression que certaines disciplines, comme le yoga, attirent toujours plus d’adeptes ?
Cela concerne une population consciente de s’offrir une forme de rattrapage. Elle compense un mode de vie trop sédentaire et connecté en ayant recours à des activités douces ou en pratiquant des sports dans la nature. Ces personnes ont à l’esprit que le sport est bénéfique pour leur santé, physique mais aussi mentale, les deux étant indissociables. On touche ici au concept de « sport-santé ».
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