Le rapport Racine étudie les moyens d’améliorer la situation des auteurs

Il faut « renforcer les politiques publiques de soutien aux artistes-auteurs » suggère le rapport de Bruno Racine, très attendu par les auteurs notamment les dessinateurs et les scénaristes de BD, qui a été remis mercredi soir au ministre de la Culture. Dans ce rapport de 141 pages, l’ancien président du Centre Pompidou et de la Bibliothèque nationale de France dresse une série de 23 recommandations en vue d’améliorer la situation des artistes-auteurs à quelques jours de l’ouverture du
festival de BD d’Angoulême.

En l’état, ce rapport est « une contribution » a souligné le ministère de la Culture. Franck Riester s’exprimera la première quinzaine de février, soit après Angoulême, pour présenter « les mesures qu’il retient, le plan d’action et le calendrier ».

53 % des auteurs de BD vivent avec moins que le Smic

« La dégradation de la situation économique et sociale des artistes-auteurs se traduit par une érosion de leurs revenus, en dépit de l’augmentation générale de la valeur créée. Peu rémunérateurs en moyenne, les métiers de la création sont affectés d’un fort biais social, tandis que parmi les artistes-auteurs, les jeunes et les femmes sont particulièrement exposés aux difficultés socio-économiques », reconnaît d’emblée Bruno Racine.

Concernant la BD, un des secteurs en pointe de l’édition, la situation des auteurs est loin de refléter le dynamisme de la filière. Selon la Ligue des auteurs professionnels, 53 % des auteurs de BD vivent avec moins que le Smic. Les femmes sont encore plus mal loties : 50 % des autrices vivent sous le seuil de pauvreté. L’accès des auteurs aux droits sociaux n’est pas toujours garanti. Ainsi, 88 % des auteurs de BD n’ont jamais bénéficié d’un congé maladie.

Pour « une politique des auteurs »

Le rapport de Bruno Racine l’admet en soulignant que « les artistes-auteurs, dont le temps de travail n’est pas rémunéré en tant que tel, pâtissent du déséquilibre des relations avec les acteurs de l’aval (éditeurs, producteurs, diffuseurs, etc) ». Pour y remédier, il plaide pour « une politique des auteurs ». L’État doit « s’affirmer dans son triple rôle de régulateur et garant des équilibres, de promoteur de l’excellence, de la diversité et de la prise de risque, tout en se montrant lui-même un acteur exemplaire », souligne le rapport.

Bruno Racine se montre favorable « à la rémunération de certaines catégories d’auteurs dans les salons et festivals ». Cette revendication est notamment portée par les auteurs de BD et les auteurs jeunesse. L’ancien président de la BnF souhaite également « renforcer les artistes-auteurs collectivement, par l’organisation rapide d’élections professionnelles » en vue de la création d’un « Conseil national des artistes-auteurs » chargé de mener les négociations collectives notamment avec les éditeurs.

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