En plus de cinquante ans d’existence, la franchise Star Trek a connu sept séries (maintenant huit !), 13 films, des centaines de romans, comics, jeux, fanfics, des milliards de dollars de recettes… mais combien de capitaines ? Si le capitaine Kirk vient souvent le premier à l’esprit, de la série télé originale avec William Shatner au reboot de J.J. Abrams avec Chris Pine, les fans en privilégient souvent un autre : Jean-Luc Picard. Bien que Français, le capitaine du Stargazer puis de l’Enterprise, héros de la série Star Trek : La Nouvelle Génération et de quatre films, ne jouit pas toujours chez nous, du moins auprès du grand public, de la notoriété qu’il mérite. De son leadership, sa bienveillance et son humanisme, il reste surtout
un mème facepalm.
Mais son interprète Patrick Stewart est, lui, une star parmi les étoiles, du haut de ses 79 ans. Alors qu’il devait, comme son personnage, couler une retraite paisible à la campagne, le voici qu’il renfile l’uniforme pour explorer d’autres facettes de Picard, plonger en pleine nostalgie (il y a même un musée), et entrevoir l’avenir de la saga. La bien nommée série Star Trek : Picard débute vendredi sur Amazon Prime Video, et 20 Minutes a pris les commandes d’une interview avec le capitaine.
Aviez-vous imaginé retourner un jour dans l’univers « Star Trek » et incarner à nouveau le capitaine Jean-Luc Picard ?
Non. Jamais. Ce n’était pas du tout à l’ordre du jour, ou même à l’horizon, puis il y a eu des contacts noués, des propositions faites. Des propositions que je n’aurais jamais pensé considérer. Pour moi, nous avions raconté notre histoire, l’histoire de Picard. Il n’y avait rien d’autre à dire, et tellement d’autres rôles à explorer, de choses à faire.
Mais un jour, l’auteur-producteur Alex Kurtzman m’a parlé de son idée, de créer un monde totalement différent, prenant en compte les vingt ans qui ont passé depuis le film Nemesis. Car notre monde aussi a changé, nous vivons des heures sombres, c’est ce qui me fascinait. Que l’homme que j’ai joué pendant douze ans ne soit plus le même. Il a fait des erreurs dans sa vie, lors de la destruction de Romulus par une supernova et la tentative de sauver les Romuliens, et il en a payé le prix [un événement raconté dans le film de 2009 et rappelé dans le premier épisode de la série]. C’est là que nous le retrouvons au début de Star Trek : Picard.
Vous avez dit que le personnage de Picard et son impact sur les fans étaient ce qui vous avait aussi décidé à reprendre le rôle.
Je sais que Jean-Luc Picard a apporté réconfort et espoir dans la vie de beaucoup de gens, des spectateurs Star Trek : La Nouvelle Génération. Je l’ai entendu tellement de fois ces trois dernières décennies. Mais il n’est plus le même, il est déçu et en colère, il est au ban de la société et a été maltraité pour ses choix, ses « erreurs ». J’étais très intéressé par l’exploration de cette facette du personnage. Douze années de Picard vivent en moi, elles seront toujours là, le challenge était donc de voir quelle personne il serait aujourd’hui, comment et pourquoi le monde avait besoin de lui. Plus que jamais.
L’affiche montre Picard sans uniforme, les pieds bien au sol, et il ne regarde même pas vers les étoiles. Un signe que la série sera plus terre à terre ?
C’est vrai. Au début. Ce n’est d’ailleurs pas forcément ce qu’il voulait. Mais il a gâché sa carrière, il est devenu compliqué, infréquentable. Et il n’a rien trouvé pour remplacer cette vie, même s’il a un grand château et un beau vignoble en France. Et un gentil chien. Mais ce n’est pas son monde et il va bientôt être appelé ailleurs, à se retrouver.
Quand les fans vous arrêtent dans la rue, c’est plus pour Capitaine Picard ou Professeur Xavier ?
C’est en majorité pour Star Trek. Je n’avais, bien sûr, pas anticipé faire partie de deux franchises cultes. On me dit souvent qu’il y a moi et Harrison Ford, avec Star Wars et Indiana Jones, et c’est tout. Quel honneur ! Mais je dois préciser que contrairement à Star trek, il n’y aura pas d’autre X-Men. Le film Logan a terminé cette histoire de la plus belle des manières. Tout au long de ma carrière, j’ai pu refléter le monde à travers différentes formes artistiques, le cinéma, le théâtre, la télévision, ce n’est pas donné à tous les acteurs. J’ai vraiment de la chance.
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