Boire du jus de cranberry – ou canneberge – dès les premiers signes d’une infection urinaire : c’est un réflexe qu’ont de nombreuses personnes sujettes à cette pathologie.
“La canneberge contient un principe actif qui est le proanthocyanidine, dont les propriétés diminuent l’adhésion des bactéries à la paroi vésicale”, décrypte le Dr Sarah Beurrier, chirurgienne urologue à Paris. Et, qui dit moins d’adhésion des bactéries dit forcément moins une infection moins virulente.
Traditionnellement, cette baie est utilisée depuis des siècles par les peuples autochtones d’Amérique du Nord, qui s’en servaient déjà pour prévenir et traiter les infections des voies urinaires, mais aussi pour soigner divers troubles du système digestif.
À noter que d’autres fruits comme le raisin contiennent également du proanthocyanidine mais à faible quantité, ce qui le rend logiquement moins efficace.
Le jus de canneberge, remède préventif contre les infections urinaires
La chirurgienne urologue explique par ailleurs que le jus de canneberge ne soigne pas l’infection urinaire : « Il a un rôle préventif et non thérapeutique ».
Toutefois, son utilisation reste indiquée dès les premiers signes d’infection pour « tenter de limiter la multiplication des bactéries au sein de la vessie”, détaille-t-elle.
En réalité, là où la canneberge est réellement efficace, c’est en prévention. D’après une étude réalisée en 2002 par The Canadian Journal of Urology, la consommation de jus de canneberge permettrait de réduire la fréquence d’infection de 20 à 60%. Un effet qui est également observé avec des comprimés de poudre encapsulée.
Pour les personnes sujettes aux infections urinaires à répétition, l’experteconseille de pratiquer une cure pendant 30 jours et de faire des « fenêtres thérapeutiques » de 15 jours, entre les cures. Si tant est que ces cures soient faites en association avec une alimentation équilibrée et une bonne hydratation, car leur action seule n’est évidemment pas suffisante.
Par ailleurs, en cas d’infection urinaire – isolée ou à répétition – il est avant tout conseillé de se rapprocher d’un professionnel de santé avant de se tourner vers l’automédication, même naturelle.
Privilégier les compléments de canneberge aux jus sucrés
De plus, si le jus de canneberge est bien efficace pour prévenir les infections urinaires, sa consommation n’est pas forcément toujours recommandée, du fait notamment, à la quantité de sucre qu’il contient.
“Les jus de supermarché ont le défaut d’être extrêmement sucrés, plein de conservateurs et de produits chimiques et ce n’est pas vraiment ce qu’on recherche quand on essaie de faire de la prévention”, explique notre experte en urologie.
Le Dr Sarah Beurrier conseille alors de privilégier l’utilisation de concentré de cranberry en sachets ou en gélules qu’on retrouve dans les magasins bio, en pharmacie ou parapharmacie.
“La dose active de canneberge, c’est 36 mg par jour. Moins, ce n’est pas intéressant”, ajoute-t-elle.
Et quant au fait de consommer les cranberries directement sous leur forme fruit ? La quantité ne serait pas suffisante, selon notre experte qui ajoute qu’il faudrait en manger “plusieurs kilos par jour » pour espérer avoir un quelconque effet.
Quelques contre-indications à souligner
Selon le Dr Sarah Beurrier, cette boisson ne présente a priori aucune contre-indication. Au contraire, sa consommation serait même encouragée chez la femme enceinte et allaitante.
Les seules restrictions à son utilisation sont la prise de médicaments anticoagulants (car elle peut augmenter le risque de saignement). En revanche si sa consommation est “raisonnée” – et sous couvert d’un avis médical – cela ne devrait pas poser de problème.
À noter également, pour les personnes sensibles aux allergies alimentaires, que les graines de ce fruit rouge peuvent être irritantes.
Enfin, et quitte à se répéter, il est préférable de demander l’avis d’un professionnel de santé avant de vous orienter vers ce genre de cure, même si elle est naturelle car il ou elle saura vous conseiller en prenant en compte votre santé générale. De même, les infections urinaires – chroniques ou à répétitions – doivent être l’objet d’une prise en charge médicale.
En cas de fièvre, symptômes persistants, intenses et/ou inhabituels, consultez un médecin rapidement.
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