Ce n’est ni un congé sabbatique – puisque le salaire est maintenu à 70% – ni des vacances, puisque les volontaires doivent présenter un projet pour l’obtenir. Depuis le mois de janvier 2022, l’entreprise Orange teste la mise en place d’un congé exceptionnel appelé “congé respiration”.
Le but ? Permettre aux salarié.es volontaires de prendre un congé de 3 à 12 mois pour mener à bien un projet, sans pour autant perdre leur poste et en gardant une partie de leur salaire.
Le congé respiration, un outil pour faire face à la grande démission
Pour le moment en phase de test, ce congé est accessible à 250 salarié.es par an de plus de 10 ans d’ancienneté (dont au moins un an au même poste), et les modalités d’accès devraient être revues en décembre 2023.
“Les carrières sont longues, chez Orange. Certains collaborateurs, au bout de quinze ans, peuvent être un peu désabusés, désorientés, ne savent pas comment faire évoluer leur carrière, mais n’envisagent pas de quitter l’entreprise. Il fallait trouver une solution pour les remotiver”, concède Gervais Pellissier, le directeur général délégué aux relations humaines et à la transformation chez Orange, interrogé par l’Usine Nouvelle en février dernier.
“Si le congé dure moins de quatre mois, ils retrouveront automatiquement le même poste ; au-delà, ils retrouveront un autre poste dans un domaine équivalent. Il ne s’agit en effet pas d’ouvrir une porte de sortie aux salariés, au contraire, le groupe compte sur le dispositif pour les fidéliser”, précise Novethic.fr.
C’est en effet pour faire face à un turn over très important et aux besoins des salariés de trouver plus d’équilibre entre leur vie professionnelle et leurs aspirations intimes, que l’entreprise Orange a choisi de tester ce dispositif.
“On peut constater une forme de lassitude chez certains collaborateurs qui nous ont rejoints il y a longtemps et qui semblent être un peu perdus sur leur avenir dans l’entreprise. L’idée est de leur donner l’occasion de réfléchir à comment ils veulent gérer la suite de leur parcours chez nous”, résume Gervais Pellissier dans Les Échos.
Des dispositifs similaires en test dans d’autres entreprises
Si Orange est la première entreprise à tester ce “congé respiration” d’autres sociétés ont mis en place des dispositifs permettant à leurs salariés de “respirer”.
Accenture, société de conseil internationale, propose par exemple depuis 2021 des “congés de priorité personnelle” de trois mois à ses consultants. “Ouverts aux personnes de plus de cinq ans d’ancienneté, qui seront payées à hauteur de 50 % de leur salaire pendant la période, ces congés ne nécessitent pas de justifier d’un projet”, précise Novethic.fr.
“Nous avons mesuré à quel point nos collaborateurs avaient besoin d’un nouvel équilibre entre travail et vie privée”, expliquait Olivier Girard, président d’Accenture France et Benelux dans un article d’avril 2022 du Figaro.
Vers une organisation du travail redessinée
Ces différents congés spéciaux sont mis en place dans un contexte post-pandémique dans lequel de nombreux salariés aspirent à trouver un meilleur équilibre pro/perso. Selon un sondage récent France Info, 64% des salariés verraient d’un très bon oeil le passage à la semaine de 4 jours par exemple. Tandis que, selon une étude de 2021 relayée dans Le Point, 1 actif sur cinq aurait entamé un processus de reconversion professionnelle.
Des chiffres qui montrent que les salariés français cherchent à redéfinir leur vie au travail, que ce soit en terme d’aspiration ou d’organisation. Le « congé respiration » pourrait alors être une aide pour permettre aux salariés d’envisager leur avenir pro plus sereinement.
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