Avec 4 500 nouveaux cas diagnostiqués environ chaque année, le cancer des ovaires est le cinquième cancer féminin en France, derrière le cancer du sein, du poumon, du côlon et de l’utérus. Mais comme les trois quarts sont découverts lorsque la tumeur est déjà volumineuse et a essaimé aux alentours, sa mortalité reste importante : 3 500 décès par an selon l’Institut National du Cancer (Inca).
« La grande majorité de ces cancers (90%) prennent naissance au sein des cellules qui forment la couche externe de l’ovaire (tumeur épithéliale) », explique le Pr Frédérique Penault-Llorca, directrice générale du Centre de lutte contre le cancer Jean-Perrin, à Clermont-Ferrand. Seuls 10% d’entre eux émanent de cellules situées à l’intérieur de l’ovaire.
Cancer de l’ovaire : des causes multiples
Tous les facteurs de risque de cancer des ovaires ne sont pas élucidés, mais plusieurs sont connus. Les femmes qui n’ont pas eu d’enfant semblent en effet davantage susceptibles d’être touchées. En revanche, la prise d’une pilule contraceptive pourrait être protectrice, tout comme l’allaitement ou la ligature des trompes.
Et comme pour le cancer du sein, une composante génétique intervient de manière non négligeable dans la mesure où nombre de patientes présentent une mutation héréditaire. L’anomalie la plus fréquente (20% environ des cancers de l’ovaire) est celle des gènes BRCA1 et BRCA2 qui participent à la réparation de l’ADN des cellules ovariennes. Lorsque l’un de ces gènes s’avère défectueux, la réparation est moins bien assurée, d’où un risque accru de cancer.
Quels sont les symptômes du cancer des ovaires ?
Aux premiers stades de la maladie, le cancer des ovaires passe souvent inaperçu. Il ne se manifeste généralement que lorsque la tumeur commence à appuyer sur les organes voisins (intestin, vessie…). Divers symptômes peuvent alors être ressentis : ballonnement de l’abdomen, constipation soudaine, sensation de trop-plein digestif même après un repas léger, brûlures d’estomac, envie pressante d’uriner… Des signes gynécologiques doivent aussi alerter : douleurs lors des rapports sexuels, pertes vaginales fréquentes claires ou teintées de sang, saignements vaginaux entre les menstruations ou après la ménopause… Au moindre doute, parlez-en à votre médecin pour ne pas perdre de temps inutilement.
Chirurgie et chimiothérapie à la base du traitement
Le choix du traitement dépend du type de tumeur, de son stade d’évolution et de son grade, c’est-à-dire de son degré d’agressivité. Une chirurgie est souvent proposée. Celle-ci peut se dérouler en tout début de traitement ou bien après une chimiothérapie afin de diminuer la taille de la tumeur et de faciliter ensuite son extraction. Les chimiothérapies sont encore souvent réalisées en intraveineuse, « mais on se dirige vers de plus en plus de traitements oraux », précise le Pr Penault-Llorca.
Une nouvelle classe de traitements plus ciblés est en train d’émerger : les inhibiteurs de PARP, tels que l’olaparib. Utilisées seules ou en association avec la chimiothérapie, ces molécules boostent les fonctions de réparation de l’ADN chez les patientes porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2. L’étude Solo-2, présentée fin mai 2020 au congrès de l’ASCO*, montre une importante amélioration du pronostic en cas de rechute : « à 5 ans, le taux de survie est de 42%, contre 33% pour les femmes ayant reçu un placebo, souligne le Pr Penault-Llorca, alors que la récidive était considérée comme incurable il y a encore quelques années ». Une avancée très prometteuse.
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* American Society of Cancer Oncology
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