- À l’occasion de ses 20 ans, 20 Minutes vous partage les souvenirs les plus marquants de ses journalistes.
- Aujourd’hui, l’attentat contre la rédaction journal satirique « Charlie Hebdo » vu de la rédaction émue de 20 Minutes
Il a suffi d’un simple tweet. Nous sommes le 7 janvier 2015 vers 11h40, le community manager de 20 Minutes indique qu’il a repéré un tweet mentionnant des coups de feu non loin du boulevard Richard Lenoir à Paris. Notre rédactrice en chef adjointe, qui a fait ses armes au sein de la rédaction du journal satirique, fait immédiatement le rapprochement. « Il y a une attaque contre la rédac de Charlie Hebdo », alerte-t-elle au sein de l’open space.
Depuis la publication des caricatures de Mahomet dans l’hebdomadaire satirique, nous savons que nos confrères sont sérieusement menacés et sous surveillance policière. Les journalistes qui ont des contacts au sein de l’équipe de Charlie Hebdo prennent tous leurs portables tentant de joindre, en vain, nos confrères de Charlie.
De mon côté, je tente de joindre Charb. Nous ne sommes pas amis, mais un an auparavant, en le contactant pour confirmer le décès de François Cavanna, je lui avais bien involontairement annoncé le décès du cofondateur de Charlie Hebdo. Il avait alors partagé avec moi son émotion, et fait montre toute à la fois d’une grande humanité et d’un sens aigu du professionnalisme. Cet échange avait créé une petite complicité.
« Nous ne savons pas qui a survécu ou pas »
Sur le fil de l’AFP, un urgent confirme l’intuition de notre rédactrice en chef adjointe : les locaux de Charlie Hebdo ont été attaqués. Branle-bas de combat dans l’open space. A la culture, on se répartit la rédaction des potentielles nécrologies. Je glisse à mon chef, « celle de Charb, je ne peux pas ». J’écris celle de Cabu que je ne connais pas personnellement. Nous ne savons pas alors encore qui a survécu ou pas.
Quand la triste liste des victimes de l’attentat tombe à l’AFP, il est temps de faire relire ma nécro. Il est environ 15 heures quand je sors de la rédaction pour prendre ma pause déjeuner. A peine ai-je mis le nez dehors que je m’effondre, en larmes.
Source: Lire L’Article Complet