Laylow se dédouble dans « L'étrange histoire de Mr. Anderson »

  • Laylow vient de dévoiler son tout nouvel album intitulé L’étrange histoire de Mr. Anderson.
  • Un projet musical tout aussi crypté et bourré de références que Trinity, sorti en 2020.
  • Court-métrage, album concept, dualité… Les clés pour entrer dans l’univers de Laylow.

C’était probablement l’album rap le plus attendu de l’été, et il n’a pas tardé à mettre les fans de
Laylow en PLS. Après avoir marqué les esprits avec Trinity en 2020 (considéré par certains critiques comme le meilleur projet musical de l’année), l’artiste a dévoilé ce vendredi à minuit, les 20 titres de L’étrange histoire de Mr. Anderson. Un album une fois encore très déroutant, qui tranche avec les productions plus classiques qui dominent les classements des plateformes de streaming.

Crypté et bourré de références musicales ou cinématographiques, l’album mérite une attention toute particulière pour son écoute. Si Laylow y aborde des thèmes tels que les violences policières ou
les violences conjugales, il y déploie surtout un tout nouvel univers sombre, fantastique et très introspectif, qui nécessite quelques clés de compréhension. Des indices semés par le rappeur en amont de la sortie de cette expérience musicale.

Un album concept

« Je sais que c’est l’été, que vous avez envie d’écouter du n’importe quoi, mais concentrons-nous. » C’est ainsi qu’à la veille de la sortie, Laylow a distillé ses conseils à ses abonnés sur les réseaux sociaux, comme le rapporte
Mouv.fr. La consigne ? « Pas de lecture aléatoire. » A l’image de Trinity, L’étrange histoire de Mr. Anderson se présente comme un album concept, avec son univers propre et une cohérence entre tous les titres. Il s’écoute donc d’une traite, de la première à la dernière piste. Un parti pris original à l’ère du streaming, où le consommateur découvre des chansons déconnectées de leur album à travers des playlists ou des lectures aléatoires.

Entrecoupés de nombreux interludes, les morceaux déroulent ainsi une seule et même histoire, celle de Jey, un homme paumé, mélancolique, qui vit dans un univers violent, plombant, où résonnent des cris stridents de corbeaux. Un personnage qui n’est autre que Laylow lui-même (Jérémy Larroux de son vrai nom), et dont le destin va basculer avec l’apparition d’une mystérieuse voix. Mais pour bien le comprendre, mieux vaut avoir vu L’étrange histoire de Mr. Anderson, le film éponyme qui a précédé l’album de quelques semaines.

Le prolongement d’un court-métrage

Début juin, le rappeur a dévoilé un court-métrage écrit par lui-même, une sorte d’introduction au projet musical. Dans cette vidéo d’une vingtaine de minutes, réalisée par Osman Mercan, on y retrouve ce personnage de Jey, sous les traits de Laylow, et ce même monde obscur, très fortement inspiré de l’univers de Tim Burton. D’autres références cinématographiques s’y cachent, comme Fight Club et Get Out, comme l’a révélé récemment l’artiste à Vogue, et qui sont elles aussi toutes présentes dans l’album.

Le pitch du film ? Un voyage initiatique, une quête intérieure, l’histoire d’un jeune homme perdu, jusqu’à la rencontre décisive. Car le film renferme surtout la clé principale pour comprendre ce projet complexe et complet : l’identité de Mr. Anderson. Une ombre pressante et menaçante qui le hante et le malmène, et qui n’est finalement autre que son alter ego.

La dualité de Laylow

« Je m’étais donné ce deuxième blaze, il y a longtemps, quand je faisais d’autres choses créatives, par exemple des instrus, ou des vidéos, a-t-il développé auprès de Vogue. Au début, c’était comme pour me cacher je crois. Puis j’ai voulu rendre honneur à cette face cachée dans le nouvel album, donc j’ai donné une voix à Mr. Anderson, et puis ça y’est, c’était parti. Je pense que L’étrange histoire de Mr. Anderson est un album très personnel, donc disons que Anderson a joué le rôle d’un miroir pour moi… J’espère que d’autres gens pourront y voir leur propre reflet. »

Une sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde des temps modernes que Laylow réinvente à sa manière, faisant de ce double maléfique une voix libératrice. « Ce n’est pas la fin qui compte, c’est le chemin, la clé. Ton chemin. C’est ton histoire. Alors, écris-la. Coûte que coûte. Même si elle est… Étrange », lui dicte Mr. Anderson sur la dernière piste de l’album. Un projet à écouter et réécouter pour en saisir toutes les subtilités et la virtuosité du rappeur, décidément l’un des plus créatifs de son époque.

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