L’appel du plein air : quand le besoin de nature devient irresistible

“Avec mon compagnon, on envisage de s’équiper pour faire du bivouac”, déclare Laure-Alexia, 36 ans. Après plusieurs voyages aux États-Unis reportés pour cause de crise sanitaire, cette responsable juridique a revu son approche des vacances : « On privilégie les échappées dans la région, plus faciles à organiser. J’habite à trente minutes des Vosges. Il ne me viendrait pas à l’idée de louer une chambre d’hôtel si près de chez moi, mais bivouaquer, c’est l’aventure ! »

Élisa Gallois, auteure du compte Instagram @etdieucrea et passionnée de voyages, a connu une évolution comparable, même si ses motivations sont différentes : « Il y a trois ans, j’ai décidé de moins prendre l’avion par conviction écologique. »

En août 2020, elle quitte Paris pour partir vivre en famille à Anglet, sur la côte basque. Dans la foulée, elle achète un van. « L’idée est de rester nomade en faisant autrement, explique-t-elle. On part moins loin mais on est plus dépaysés : le week-end, si on a envie d’aller manger des tapas à Barcelone, on y est en quatre heures. »

À la Toussaint, lors d’un road trip dans les Pyrénées, on s’est réveillé entouré d’un troupeau de lamas.

Pour elle aussi, dormir en pleine nature est une évasion d’un genre nouveau : « À la Toussaint, lors d’un road trip dans les Pyrénées, on s’est réveillé entouré d’un troupeau de lamas. On se serait cru au Pérou ! »

Élisa Gallois est loin d’être la seule à s’être équipée pour voyager en toute autonomie : les immatriculations de camping-cars neufs ont augmenté de 22 % en France entre mars 2020 et mars 2021 selon l’UNI VDL*.

Se laver l’esprit grâce à la nature

“Les gens, surtout en ville, ont besoin de se laver l’esprit », constate Aymeric de Rorthays, directeur général d’Au Vieux Campeur. À ses yeux, l’intérêt accru pour le grand air ne date pas du Covid, il remonte aux attentats de 2015.

Géraldine Bouchot, directrice tendances et prospective chez Carlin, y voit un fantasme plus ancien encore : « La majorité des gens habitent en ville, dans le bruit et la pollution, observe-t-elle. Cela exacerbe l’envie de vivre les pieds dans l’herbe. »

L’extérieur représente le nouveau luxe.Un espace à la fois plus sûr et plus libre, loin des contraintes du masque et du passe sanitaire.

La crise sanitaire n’aurait fait que renforcer nos aspirations. « L’extérieur représente le nouveau luxe, ajoute-t-elle. Un espace à la fois plus sûr et plus libre, loin des contraintes du masque et du passe sanitaire ».

Cette évolution impacte nos vacances : les Français redécouvrent la campagne – selon Airbnb, le nombre de séjours ruraux a presque doublé en deux ans –, mais la destination reine, c’est la montagne. « Elle représente le summum de l’endroit où l’on peut accéder à la pureté de la nature », analyse Aymeric de Rorthays.

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