Langya henipavirus : ce que l'on sait de ce nouveau virus apparu en Chine

Nouvelle zoonose ? S’il est trop tôt pour l’affirmer, l’identification récente d’un virus transmissible par l’animal interpelle les scientifiques.

En Chine, le Langya hepinavirus (LayV) aurait infecté 35 patients, dans les provinces du Shandong et du Henan, rapportait The Taipei Times, mardi 9 août 2022relayant les informations du Centre de contrôle des maladies de Taïwan.

En parallèle, les résultats d’une enquête au sujet de ce virus avaient été révélés via une correspondance publiée dans la revue New England Journal of Medicine, le 4 août 2022. Cette dernière révèle que les premières infections remontent à 2018, les scientifiques s’étant concentrés sur les contaminations recensées dans trois hôpitaux chinois, d’avril 2018 à août 2021. 

« Il ne s’agit donc pas d’une épidémie en cours ces dernières semaines », note Le Parisien.

Similaire au Covid-19 dans sa symptomatologie, le Langya se manifesterait notamment par de la fièvre, de la fatigue, de la toux, des myalgies ou des maux de tête. Pour l’heure, cette infection aiguë n’a causé aucun décès, informe The Guardian, qui précise que “les autorités sanitaires de Taïwan surveillent sa propagation”.

Langya : une transmission de la musaraigne à l’homme ? 

De la famille des Paramyxoviridae, les hénipavirus sont bien connus de la science. Transmis par les chauves-souris, les virus Nipah et Hendra ont fait plusieurs morts dans les années 1990, notamment en Malaisie et en Australie, comme le rappellent les chercheurs.

Le Langya a d’ailleurs été détecté pour la première fois dans le cadre d’une “surveillance sentinelle de patients fébriles ayant récemment été exposés à des animaux dans l’est de la Chine”, peut-on lire dans la correspondance. 

Les 35 personnes touchées habitaient les provinces du Shandong et du Henan, dans l’Est de la Chine, et étaient majoritairement agriculteurs ou ouvriers. Chez 26 d’entre elles, l’agent pathogène était le seul responsable de l’infection.  

Après avoir testé plusieurs espèces sauvages locales en contact avec les malades, les chercheurs ont trouvé « de l’ARN viral chez 27% des 262 musaraignes étudiées, 2 % des chèvres domestiques et 5 % des chiens” informe le The Guardian. Une telle prévalence chez les musaraignes indique qu’ »elles pourraient former le réservoir naturel du virus », théorisent les chercheurs. 

Faut-il s’inquiéter de ce nouveau virus ? 

Peu répandu, le Langya n’a encore jamais été mortel. Le plus souvent, les symptômes associés sont bénins.

Les chercheurs citent notamment la fièvre, présente chez la totalité des patients, la toux, les myalgies, les céphalées ou encore les vomissements. 

Chez 54% des malades, le virus a aussi provoqué une leucopénie, correspondant à une diminution des globules blancs dans le sang. Plus rarement, les personnes infectées ont souffert d’une insuffisance hépatique ou rénale. 

Selon les premières données, sa transmission interhumaine n’est pour le moment pas à craindre. “La recherche du virus chez 15 membres de la famille en contact étroit avec 9 patients n’a révélé aucune transmission de LayV”, peut-on lire dans la correspondance, où il est précisé que la petite taille de l’échantillon peut biaiser les résultats.

Cité par le Guardian, le professeur Wang Linfa de la Duke-NUS Medical School, co-auteur de l’article du NEJM, a déclaré que les cas de Langya n’avaient pas été “très graves” jusqu’à présent et qu’il n’y avait “pas besoin de paniquer”.

Selon une étude publiée le 28 avril 2022 dans Nature, le dérèglement climatique devrait engendrer une augmentation des cas de pandémies zoonotiques.

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