La production de « LFAUIT » s'explique sur la séquence de la flûte

Ça fait rire, ça choque, ça étonne. La France a un incroyable talent, émission diffusée chaque mardi sur M6 excelle dans l’art de diviser ses téléspectateurs. Dernier exemple en date : une performance dans laquelle une gynécologue Australienne de 40 ans joue de la flûte avec son vagin.

La séquence, diffusée en fin d’émission ce mardi 8 novembre a divisé les internautes. Les uns l’estimant trop trash pour une émission familiale, les autres s’amusant de ce moment insolite pour le moins étonnant à la télévision française.

Du côté de la production, on assume ce choix de diffuser l’art dans toute sa diversité. Déborah Huet, directrice des programmes chez Fremantle, la société qui produit l’émission, se confie en exclusivité à 20 Minutes.

« L’identité de l’émission »

La franchise « Got talent » qui a vu émerger des déclinaisons telles que Britain’s got talent au Royaume-Uni, Australia’s got talent en Australie ou La France a un incroyable talent en France existe depuis 2006 et on ne compte plus le nombre d’adaptations. Elle est même entrée au Livre Guinness des records en 2014 comme le format le plus adapté au monde. « Depuis toujours le format est ouvert à toutes formes d’art, assure Déborah Huet. Cela fait vraiment partie de l’identité de l’émission. »

Acrobaties automobiles, spectacles de rue, de cirque, burlesque, danse, chant… Tous les types d’art ont déjà été représentés dans le programme et la version française ne fait pas exception à la règle. « Et puis de temps en temps, on a aussi des performeurs un peu plus « olé olé » », s’amuse-t-elle.

Elle se souvient notamment du passage de Brent Ray Fraser en 2015. Cet artiste peintre utilisait son pénis en guise de pinceau. « Malgré tout, ça reste très très rare. » Concernant Beatrice McQueef, elle raconte que la production était en contact avec elle depuis 2019 mais que sa venue dans l’émission avait été compromise par la pandémie de Covid-19.

Un encadrement strict

Pour répondre aux critiques sur la diffusion de la séquence de la flûte dans un format qu’elle estime être résolument familiale, Déborah Huet rappelle que la production a pris toutes les précautions. « Nous travaillons avec une équipe de psychologues pour savoir la jauge qu’on met quand on sélectionne les numéros », rappelle-t-elle.

« Ici, on a fait très attention à faire sortir le public, Karine a prévenu que le numéro était adressé à un public averti, on a ajouté la pastille « déconseillé aux moins de 10 ans »… Et puis on a édulcoré au maximum au montage pour garder le côté humoristique et décalé avant tout ! »

Elle explique aussi avoir sciemment choisi de diffuser ce moment lors du quatrième épisode de la saison car le premier tombait la veille d’un jour férié et les deux suivants pendant les vacances scolaires. « En tant que producteur, on prend toutes les précautions… C’est la même chose pour des performances de fakir un peu trash. »

« Poil à gratter »

Si la prestation de Beatrice McQueef divise les internautes, Déborah Huet estime que c’est avant tout parce que La France a un incroyable talent a rempli son rôle de vitrine de l’art au sens large. « L’art, ça plaît ou ça ne plaît pas, c’est subjectif, rappelle-t-elle. N’importe quelle performance déclenche des émotions, c’est normal. »

Elle reconnaît toutefois que ce type de prestation est « un peu plus poil à gratter » qu’une chorégraphie ou un numéro de cerceau aérien.

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