La poupée Chucky revient plus méchante, drôle et queer que jamais

  • La série Chucky est diffusée sur la plateforme Salto, avec les deux premiers épisodes, sur huit, disponibles vendredi.
  • Après sept films et un remake, la poupée sanglante est de retour à la télévision, avec presque toute l’équipe originale : créateur, voix, héros…
  • La saga a changé de tons au fil des années, tour à tour pur slasher, comédie noire, esprit camp, grand n’importe quoi, ou tout à la fois.

Si elle n’est ni la première ni la plus prolifique du genre (c’est Puppet Master et ses 13 films), Chucky est à n’en pas douter  la poupée maléfique la plus connue du cinéma. Or, après le film culte et trauma de 1988, six suites et un remake en 2019, elle revient à la télévision avec une série, dont les deux premiers épisodes, sur huit, sont disponibles vendredi sur la plateforme Salto. Toujours sous l’égide de son créateur original, Don Mancini, ce reboot – mais aussi suite –, est l’occasion de revenir sur un personnage et une licence qui ont beaucoup évolué, du film d’horreur à la comédie noire.

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Une métaphore contre les figures d’autorité et d’oppression

Comme il le raconte sur le site américain Mental Floss, Don Mancini a l’idée de Chucky lorsqu’il étudie le cinéma à Los Angeles dans les années 1980, soit en pleine folie consumériste et marketing, dont les enfants sont une cible privilégiée et alors que son père est lui-même un pubard. C’est aussi l’époque des Cabbage Patch Kids, dont on connaît mieux en France la parodie avec Les Crados.

Sa relation troublée avec son père, du fait qu’il soit un adolescent gay, influence également son scénario, et Don Mancini fait de son héros, Andy Barclay, un enfant avec une mère célibataire et sans figure paternelle. Chucky devait d’ailleurs être à l’origine la métaphore littérale de sa rage refoulée, avant qu’il ne devienne possédé par l’esprit du serial killer Charles Lee Ray. Ce qui ne l’empêche pas de se venger des figures d’autorité et d’oppression.

« Je ne suis pas un monstre »

La série est dans la même lignée, mais plus directe et inclusive, puisque son héros, Jake Wheeler, est ouvertement gay, et comme le souligne le site Vulture, Chucky, après avoir été une poupée maléfique, un antihéros romantique ou un père réticent, devient… un allié LGBTQ + ! « Il a eu ce qu’il mérite, dit Chucky à Jake dans le premier épisode, après avoir tué un personnage important [no spoiler]. Je sais reconnaître un connard quand j’en vois un. »  Plus tard, la poupée tueuse évoquera même qu’elle a un enfant queer, gender fluid. Et Jake lui demande s’il est cool avec cette idée ? « Je ne suis pas un monstre », répond Chucky avec le mordant qui le caractérise et la voix inimitable de Brad Dourif.

La famille s’agrandit

Ah oui, Chucky a un enfant. Des enfants même, poupée et humains. Et une femme aussi, Tiffany. Faut suivre. Après trois films sur la relation et l’affrontement entre Andy et Chucky, la saga les introduit dans respectivement La fiancée de Chucky en 1998 et Le fils de Chucky en 2004. Don Mancini étend même sa mythologie avec La Malédiction de Chucky et Le Retour de Chucky, sortis en direct-to-video en 2013 et 2017. Ses suites mettent en scène une nouvelle victime et héroïne, Nica, mais surtout font revenir Andy, maintenant adulte. Et devinez quoi ? Ils sont tous de retour à différents degrés dans la série Chucky, qui, comme Cobra Kai, a finalement tout d’un legacyquel.

Le ton de la licence a aussi évolué au fil des années et des films, et si la première trilogie peut être vue comme du slasher pur à la Freddy, les suivants brassent large, avec un Chucky qui prend possession d’humains, qui se multiplie en une armée, qui est la star d’un film à sa gloire… De la satire, du méta, du camp, mais aussi toujours plus de mises à mort sanglantes, de mise en avant des poupées au détriment des humains, et donc d’un Chucky superstar. La série est à la fois une nouvelle introduction et une belle célébration du personnage, unique en son genre et déjà assuré de revenir pour une saison 2.

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