Asthme, cancer du poumon, maladies cardiovasculaires, démence … Autant d’affections pouvant être causées – ou aggravées – par l’exposition aux particules fines. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air est le principal risque environnemental pour la santé dans le monde. « Ainsi, l’exposition à la pollution de l’air extérieur conduit chaque année au décès d’environ 4,2 millions de personnes dans le monde », rappelle le ministère de la Santé.
Au travers d’une récente étude, publiée le 1 novembre 2022 dans The Lancet, des chercheur.euse.s singapourien.ne.s arguent que la pollution atmosphérique pourrait même être à l’origine d’arrêts cardiaques.
« Nous avons produit des preuves claires d’une association à court terme entre une exposition aux particules fines avec un arrêt cardiaque hors hôpital, qui est un événement catastrophique qui entraîne souvent une mort subite », a commenté le Dr Joel Aik, chercheur principal de l’étude, dans un communiqué.
492 arrêts cardiaques liés à la pollution en 9 ans
Ces recherches ont été menées sur plusieurs populations asiatiques vivant à Singapour, entre 2009 et 2018. « Singapour connaît des variations de la qualité de l’air (…) ce qui fournit des données réelles optimales pour évaluer son effet sur la santé de la population« , indiquent les chercheurs en préambule.
Sur cette période, 18 131 arrêts cardiaques hors des hôpitaux ont eu lieu. L’objectif de cette étude : déterminer si ces accidents et l’exposition aux particules fines – surnommées PM2,5, car leur diamètre est inférieur à 2,5 microns de diamètre – pouvaient être corrélés. Finalement, les chercheur.euses ont pu identifier 492 arrêts pouvant être attribués à une augmentation des concentrations de PM2,5 soit le jour de l’arrêt cardiaque, soit jusqu’à deux jours avant.
« La concentration moyenne de PM2,5 au cours de la période d’étude était de 18,44 microgrammes par mètre cube, et une diminution d’un seul microgramme a entraîné une réduction de 8 % du nombre d’arrêts cardiaques, tandis qu’une diminution de trois microgrammes a entraîné une réduction de 30 % », est-il détaillé dans le communiqué de l’étude.
Trois à cinq jours après l’exposition, le risque diminuait significativement. Pour les scientifiques, cela induit un effet à relativement court terme.
Sensibiliser davantage aux effets nocifs de la pollution sur la santé cardiaque
Bien qu’elle n’évoque pas de causalité directe, cette étude fournit de nouvelles preuves des conséquences délétères de la pollution atmosphérique sur la santé du cœur.
« Ces résultats montrent clairement que les efforts visant à réduire les niveaux de particules de pollution atmosphérique dans la plage de 2,5 microgrammes ou inférieure, et les mesures de protection contre l’exposition à ces particules, pourraient jouer un rôle dans la réduction des arrêts cardiaques soudains dans la population de Singapour, tout en réduisant également le fardeau sur les services de santé », a déclaré le Dr Joel Aik.
Les scientifiques rappellent que certains événements comme la brume ou les feux de forêts agissent comme des accélérateurs de particules fines. Ce qui devrait inciter les autorités sanitaires à communiquer à ce sujet. « De nouvelles interventions politiques, telles que l’élimination progressive des véhicules à moteur à combustion interne, peuvent contribuer à réduire les dangers », a ajouté le professeur Marcus Ong, directeur du programme de recherche sur les services et les systèmes de santé et du PERC à Duke-NUS.
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